Le Conseil des ministres sahraoui a appelé le président Français, François Hollande, à l'occasion de sa visite au Maroc de convaincre la partie marocaine de cesser ses «graves» violations des droits de l'Homme dans les territoires occupés du Sahara occidental, a rapporté, hier, l'Agence de presse sahraouie (SPS). Dans un communiqué rendu public à l'issue d'une réunion présidée par le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, secrétaire général du Front Polisario, le Conseil a appelé la partie marocaine à se plier à la légalité internationale pour la décolonisation du Sahara occidental «à travers une solution démocratique juste en faveur du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance par un référendum libre, juste et régulier». Le Conseil des ministres sahraoui a par ailleurs salué «le combat des sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental, dans le sud du Maroc et les campus universitaires». Le Conseil a également dénoncé la poursuite des campagnes «barbares» des forces d'occupation marocaines contre les femmes et les civils sahraouis sans arme appelant les Nations unies à assumer leur responsabilité à travers un mécanisme onusien pour la défense et le contrôle des droits de l'Homme au Sahara occidental. Le Conseil des ministres sahraoui a enfin exprimé sa satisfaction quant à la présence de la cause sahraouie et de la solidarité exprimée en faveur du combat du peuple sahraoui pour la liberté et l'indépendance lors du Forum social mondial qui s'est tenu récemment à Tunis. De son côté, le président du Centre Saguia El Hamra Oued Dheb d'études stratégiques et de recherche, Baba Sayed El Ouali, cité par l'APS, a déclaré, hier à Alger, que la France doit changer sa position à l'égard de la question du Sahara occidental afin de permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit légitime à l'autodétermination. «La logique et la raison imposent à la France de changer de position en cessant de soutenir l'occupant marocain pour permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination», a-t-il souligné lors d'une conférence animée au siège du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui. «La France perd son temps et son énergie à vouloir aider le Maroc sur tous les plans dans son occupation du Sahara occidental qui ne pourrait que pousser vers la déstabilisation de toute la région du Maghreb et du Sahel», a-t-il averti. Baba Sayed El Ouali s'est dit «convaincu» que le président français, François Hollande, était «très conscient» des conséquences de la position de son pays sur le Maroc et sur la France elle-même. Le conférencier a assuré, dans le même ordre d'idées, que la position de la France, qui s'est faite «l'avocat attitré» des thèses marocaines, «n'influera en aucune manière sur la détermination des Sahraouis à recouvrir l'indépendance de leur pays». L'universitaire a, par ailleurs, dénoncé les violations répétées des droits de l'Homme, par les forces d'occupation marocaines dans les territoires occupés du Sahara occidental «au mépris de la légalité internationale». «Les autorités d'occupation marocaines, avec la bénédiction de la France, donnent chaque jour la preuve qu'elles n'accordent aucune importance aux droits humains les plus élémentaires des Sahraouis», a-t-il dit. Il a indiqué que lui-même était interdit de rendre visite à sa sœur vivant dans la ville d'El Ayoune occupée, malgré l'accord du Haut commissariat aux réfugiés (HCR). Baba Sayed El Ouali a, enfin, tenu à rendre hommage à l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'Onu pour le Sahara occidental, Christopher Ross, pour le travail qu'il accomplit dans le but de «mettre fin aux injustices dont souffrent les Sahraouis». R. C.