Les autorités de la maison de la culture de Illizi ont saisi une double occasion, celle de la journée nationale de l'artiste célébrée le 08 juin et celle de la disparition de l'artiste Athmane Bali, le 17 juin pour proposer un long hommage posthume à ce chanteur natif de cette ville. La cérémonie d'hommage s'étalera jusqu'au 19 juin, une longue période où le public ne peut rater la commémoration le 17 juin du cinquième anniversaire de la disparition tragique de cet artiste connu comme un loup blanc ; aussi bien dans l'immensité du désert qu'il aime tant que dans les autres contrées du nord qu'elles soient algériennes ou occidentales. Cet hommage se traduira comme ce fut le cas d'ailleurs en la même occasion, l'an dernier, par une série d'activités à la maison de la culture de la ville dont une double exposition évoquant la carrière, les textes, les choix et les passions de cet artiste. L'exposition, présentée simultanément à la salle de la bibliothèque communale de Djanet et à la maison de la culture du chef-lieu de wilaya, s'étalera jusqu'au 19 juin, selon un programme élaboré par la direction de la culture. "Othmane Bali a été un immense artiste qui a su redonner à la musique targuie ses lettres de noblesse et une reconnaissance universelle pour sa valeur réelle, loin des exotismes stéréotypés", a-t-on souligné dans les milieux culturels.Athmane Bali qui fut emporté par une crue de l'oued de Djanet alors qu'il était à bord de son 4 X4 est l'une des voix les plus connues et les plus représentatives du chant targui."L'hommage qui sera rendu à ce grand chanteur s'appuiera sur une double exposition évoquant la carrière, les textes, les choix et les passions de cet artiste inclassable, rebelle à toute définition ", a indiqué le directeur de la culture de la ville d'Illizi. Athmane Bali alias Mbarek Athmani est un chanteur, auteur-compositeur de Targui algérien, il est né au mois de mai 1953 dans le sud algérien.Intertitre : Bali, le fils de sa mère Fils d'une grande chanteuse de tindé, Athmane Bali s'est influencé par la musique de sa mère (Khadidjata) qu'il a longtemps accompagné dans son orchestre au même titre que ses frères devient son successeur en révélant ce genre musical en Algérie et à l'étranger.Il maîtrise aussi bien le luth, son instrument favori qu'il a découvert au cours de ses études de médecine en 1970 que les autres instruments. Un peu mal à l'aise dans cette musique un peu figée, Athmane Bali décide de l'améliorer, et la preuve par neuf se trouve dans son succulent Kef None live, Live à Caracas, Live à Constantine.... il organise alors des tournées nationales et internationales en plus de ses divers participations dans les festivals et les concerts. C'est ainsi que le Targui a été rehaussé dans le public algérien et mondial.Il était l'ambassadeur du tindé, le genre musical de sa région de Djanet, qu'il a contribué à faire découvrir au public algérien et international. Le troubadour nomade, infirmier de son état, ayant un pied à Paris et l'autre dans les sables du Tassili n'Ajjer, à 2 000 km d'Alger, a stoppé sa course. Othmane Bali est parti sans avoir achevé son œuvre, une œuvre immense comme son désert natal et sa culture targuie.Né au sein d'une famille mélomane, toute son enfance a été bercée par la musique de sa mère, grande chanteuse de tindé, le genre musical de la région, qu'il a remis au goût du jour.Il écrivait des textes en tamacheq et en arabe, saupoudrant parfois ses couplets d'un peu de français. " Il a revisité la musique du terroir et a contribué à sa renaissance et à son élargissement au-delà des frontières.Pour mettre en valeur ce blues de l'oasis intense et captivant il avait créé sa propre formation. Autour de lui : sa famille. Son fils, sa superbe femme, ses nièces aux chœurs et bien sûr sa mère, Khadidjata, incontournable, frêle silhouette à la voix puissante, qui l'accompagne partout. " C'est mon porte-bonheur ", disait-il volontiers. Enchaînant en riant : " Elle a déjà fait deux fois le tour du monde avec moi ! Elle m'a même accompagné au Japon ! " A leurs côtés, Othmane était à l'aise, laissant éclater son profond talent. Il aimait l'improvisation et était capable de jouer jusqu'au bout de la nuit, arrachant des notes épicées et des complaintes lancinantes à son luth, jusqu'à le faire pleurer ou gémir.