Par Badiâa Amarni L'opération de réhabilitation du secteur public initiée par le gouvernement est en train d'être concrétisée à travers de nombreuses entreprises de différents secteurs d'activité. C'est le cas de l'entreprise Eriad qui a failli disparaître face à la rude concurrence du marché et qui va être remise sur rail. Les Moulins du Tell Blida filiale de l'Eriad d'Alger est déjà sur cette lancée, et essaye de mettre en place les orientations qui lui sont données par sa tutelle. Cette filiale dispose de deux unités de production dont une minoterie et une semoulerie. Cette dernière a été mise à l'arrêt depuis 2012 en raison de la vétusté de ses équipements qui ne répondent plus aux ambitions de l'entreprise. Une décision prise par les responsables pour éviter des pertes sur la production et sur la qualité des produits fabriqués. Une enveloppe financière est dégagée par les pouvoirs publics pour moderniser les équipements et reprendre l'activité dans de meilleures conditions pour offrir un produit de qualité et à des prix compétitifs. La reprise de l'activité pour cette semoulerie devra intervenir en 2014 après l'achèvement des travaux de sa rénovation. L'unité pâtes alimentaires reprendra également après l'acquisition des machines nécessaires, toujours dans le cadre de cette réhabilitation de l'entreprise. Par contre la minoterie (farine), et sur orientation de la tutelle de l'Unité Les Moulins du Tell Blida à savoir l'Eriad d'Alger est en activité sur son propre compte. Selon M. Khedim Mustapha, directeur de l'administration financière au niveau de la filiale de Blida, rencontré au Salon Djazagro, l'activité sous cette forme a démarré depuis janvier 2013. «Malgré le passage à cette forme de production nous arrivons toujours à produire une farine de très bonne qualité», indique notre interlocuteur ; ajoutant que «l'entreprise suit toujours les orientations du marché et la demande de la clientèle puisque de 50 kg et 25 Kg nous avons mis en place un conditionnement divisionnaire de 1 Kg et 5 Kg déjà disponibles sur le marché et qui seront bientôt suivis des sacs de 10 kg.» Avant d'opter pour le propre compte cette unité travaillait avec un opérateur privé pour qui une prestation de service était fournie. C'est-à-dire qu'elle faisait simplement de la trituration.
Des espaces de vente pour se rapprocher de la clientèle Les capacités réelles de production au niveau de cette unité sont de 4 000 quintaux par jour mais l'unité produit actuellement 3 000 quintaux. Une quantité jugée déjà bonne vu la rude concurrence dans ce domaine au niveau du marché national mais aussi à Blida qui dispose de 9 moulins. «Nous essayons de nous imposer malgré cette concurrence», explique M. Boudries Amar assistant du directeur général de l'Eriad Blida, rencontré également à Djazagro. L'entreprise accorde une grande importance à l'aspect qualité prix des produits pour se positionner sur le marché national, surtout que l'option exportation des produits est exclue du fait que les prix sont administrés et la matière première subventionnée. Blida, et selon nos interlocuteurs, «possède un savoir-faire ancien dans ce domaine qui se transmet de génération en génération et grâce à la qualification des ouvriers les produits qui sortent de l'unité sont concurrentiels». Seulement voilà, le métier, notamment de meunier, est en déperdition «puisque cette spécialité n'est pas dispensée», comme nous l'apprennent ces deux responsables de l'Eriad Blida. Selon eux, les orientations du Groupe de tutelle est de se rapprocher des centres de formation pour recruter parmi les jeunes après avoir suivi une formation au niveau de l'unité. L'entreprise participe ainsi à l'effort de l'Etat pour réduire le taux de chômage puisqu'elle entretient aussi des relations directes avec l'Anem (Agence nationale de l'emploi). Les travailleurs de l'Eriad de Blida travaillent d'arrache pied pour mener leur entreprise à la réussite et la faire ressusciter alors qu'il y'a peu de temps elle a failli disparaître. Les responsables avec lesquels nous nous sommes entretenus lors du Salon Djazagro nous ont confié qu'ils commencent à «rompre avec la mentalité publique. On se donne à fond dans le travail pour remplir la mission qui et la nôtre. Nous travaillons même vendredi et samedi et jusqu'à 19h pour montrer que nous sommes capables». Et pour suivre la tendance et se rapprocher plus de sa clientèle, Eriad Blida est en train de mettre en place un réseau de distribution. Des points de vente sont et seront ouverts partout selon les orientations de la tutelle Eriad Alger. Un l'est déjà à Blida, un deuxième a été ouvert à Belcourt à Alger, un troisième sera opérationnel la semaine prochaine à Hussein Dey et un autre bientôt à Kouba. D'autres espaces de vente seront ouverts avant le début du mois de Ramadhan prochain, suivant la disponibilité. Rappelons que l'Eriad d'Alger est en train de renaitre à travers ses filiales dont celle de Corso qui est entrée en partenariat avec le Groupe Benamor spécialisé dans l'agroalimentaire. B. A