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Les jardins publics, des oasis sans ombre...
Constantine
Publié dans La Tribune le 16 - 04 - 2013

De notre correspondant à Constantine
Nasser Hannachi

Au moins une quarantaine de jardins publics, dont 20 au chef-lieu, sont inventoriés à Constantine. Un nombre qui devrait satisfaire la population pour tisser des liens passagers ou permanents autour d'une discussion à l'ombre des feuillages. Mais la tradition peine à recouvrer ses droits dans une cité qui a préféré le béton aux arbres. Et les associations esseulées se contentent de soutenir des opérations annuelles de reboisement à l'appel des officiels. L'appel lancé aux entreprises privées par les pouvoirs publics pour ranimer ces espaces n'a pas encore donné ses fruits. Dans les textes et sur les maquettes, la verdure possède sa place dans les divers projets urbanistiques attribués à Constantine ! Mais il reste beaucoup de chemin à parcourir pour parvenir à affirmer que l'environnement est respecté et que le cadre de vie du citoyen est agréable. La wilaya ne parvient pas à se démarquer de ses mauvaises habitudes. La verdure n'a pas pu supplanter le béton, assorti souvent de détritus. Si l'on excepte les grandes étendues Djebel Ouahch, Baraouia, El meridj, où la nature chasse «difficilement» l'incivisme environnemental de l'homme, les autres points de pousses situés intra muros en sont affectés. Les multiples sorties ministérielles sur le terrain en vue de redonner une vie « écolo » aux cités donnent des résultats pour le moins modestes. Assez timides dans la mesure où la norme de 10 m2 d'espace vert par habitant demeure une option fictive à l'échelle de la circonscription. Malgré l'entrée en vigueur de la loi cadre n°07/06 du 13 mai 2007 relative à la gestion, à la protection et au développement de ce genre d'assiettes, la plupart des localités restent dénuées de toute feuille. Et en milieu urbain le constat est toujours alarmant en dépit de quelques rafistolages. «Le citoyen ne s'implique pas réellement dans la préservation des espaces verts. C'est la démission totale. Au lieu de sauvegarder et de veiller sur la verdure il l'altère en y déversant tout ce qu'il a sous la main après une halte furtive.» Une appréciation unanime issue de la majorité des gestionnaires au niveau de la wilaya ou de la municipalité. Ainsi la participation des citoyens reste assez faible et les associations vouées à cette action se démènent en vain. Cette insuffisance a contraint les autorités locales à procéder, il y a deux ans, à la création d'un Etablissement de gestion des espaces verts de Constantine (Edevco). Il est chargé du l'entretien et la préservation des 18 jardins publics s'étalant sur une superficie de 34 hectares, que compte le chef-lieu. Et d'autres formules similaires ont été également adoptées dans plusieurs communes, notamment au Khroub et à la nouvelle ville Ali-Mendjeli. Au total près de 20 squares répartis sur les communes sont gérés par des entreprises étatiques avec l'implication du privé. Les jardins publics, qui étaient délaissés faute d'une stratégie pour leur gestion, font partie des projections émises par les pouvoirs publics et notamment via l'organisme de l'environnement, et ce, depuis la promulgation du décret susmentionné et les correspondances adressées aux différents acteurs afin d'inscrire les opérations de maintenance et de réhabilitation dans leur registre. «Depuis l'entrée en vigueur du décret en question, on peut noter des avancées sensibles enregistrées en la matière», se félicite un cadre de l'environnement. Le parc urbain et périurbain à prédominance en jardins publics est en train de vivre sa métamorphose. Du moins l'ancien gazon planté en divers places publiques est maintenu grâce à la tondaison et l'arrosage. En outre les nouvelles orientations urbanistiques obligent les détenteurs de projets à consacrer un espace de verdure au niveau de chaque projet sous peine d'encourir des sanctions. C'est la nouvelle vision du ministère de l'Environnement qui veut en finir avec des esplanades sans âmes, bétonnées à outrance. Si pour les futurs projets l'option est valable, les anciens jardins publics eux se mettent difficilement au vert car altérés depuis plusieurs années. Des liftings délicats sont effectués par endroits. La place Kerkri est un exemple éloquent en matière de bricolage. En plus du non respect de l'échéance, ce qui a retardé sa livraison, les normes de plantations n'ont pas été respectées non plus alors qu'elle devait servir de modèle quant au nouvel aménagement des jardins publics. Béton et faïence de mauvais goût cohabitent avec quelques arbres qui n'arrivent pas à ombrager le site…C'est dire que la notion d'espaces verts est une conquête à mener dans les administrations, bureaux d'études, designer,… et bien évidemment en collaboration avec le civisme de la population.
N. H.


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