De retour de Ghaza où elle a effectué une visite, la semaine dernière, à l'invitation du Fplp, de Nayef Hawatmeh, une délégation de cadres du Parti des travailleurs a fait état, hier, de conditions de vie socioéconomiques difficiles, voire de souffrances du fait de la colonisation qu'endurent les Ghazaouis, mais aussi de leur détermination sans faille à la résistance et la poursuite de la lutte pour la libération de la Palestine. Lors d'une conférence de presse, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a tenu à rappeler, d'abord, que la question palestinienne fait partie intégrante de son combat militant et constitue l'axe central du discours du PT, sur la base duquel il a pris des initiatives à l'APN, notamment des journées parlementaires et des marches. Ce parti, dans le cadre de ses activités internationales, sert aussi de porte-voix à la cause palestinienne, qui connait actuellement une impasse, a-t-elle dit. Premier membre de la délégation à prendre la parole, le second homme du parti, Djelloul Djoudi, a, outre les tracasseries administratives dont il fait état à l'entrée du passage de Rafah ayant réduit le séjour à une journée et demi au lieu de trois comme prévu, indiqué avoir abordé plusieurs questions avec le Fplp, notamment les conséquences du blocus imposé à Ghaza par Israël. M. Djoudi a décrit avec force les souffrances multiples du peuple palestinien, affirmant, que «les 1,8 million de Palestiniens à Ghaza vivent dans une grande prison de 250 km2, souffrant de toutes sortes de répressions sauvages et d'une extermination programmée de la part du colonisateur israélien». Il a dépeint dans les détails «les conditions de vie inimaginables dans les camps des déplacés, qui sont en fait des taudis qui baignent dans des eaux polluées, sans accès à l'eau potable, dans lesquelles ils ont été réduits, dans le but de les exterminer à long terme». Cette visite a été l'occasion aussi de rencontrer des étudiants, des femmes et des agriculteurs et des pêcheurs qui, en dépit de leurs souffrances, refusent les aides américaines, car, selon eux, «elles visent à anéantir la résistance». Coïncidant aussi avec un festival célébrant la journée du prisonnier, la visite de la délégation a permis en outre d'exprimer la solidarité du peuple algérien, a-t-il ajouté. En conclusion, le responsable du PT a indiqué que «malgré les pires souffrances qui leur sont infligées, les Palestiniens restent attachés à la poursuite de la lutte pour la libération de leur pays». La condition des agriculteurs et pêcheurs a été abordée par Ghanou Ghanem, un député et membre du comité central du parti, qui s'est dit interpelé par les souffrances de cette catégorie de palestiniens qui font l'objet d'un blocus par air, terre et mer. Il a dénoncé les restrictions imposées aux pêcheurs palestiniens qui sont interdits de dépasser 3 miles (4kms) lors de leurs sorties en mer, «faute de quoi, leurs embarcations sont arraisonnées par la marine israélienne et leurs occupants interpellés, humiliés et emprisonnés». Les agriculteurs qui, à leur tour, assistent impuissants à l'arrachage de leurs arbres sous prétexte sécuritaire, ne sont pas mieux lotis, selon l'intervenant. Toutes les catégories du peuple palestinien sont soumises à une guerre d'extermination estime, pour sa part, Khadija Boudine, membre de l'organisation de la jeunesse du PT, qui a toutefois fait remarquer qu'une volonté de résistance existe. Nonobstant cela, elle a abordé par les chiffres les questions du chômage, de la pauvreté et de la malnutrition, avant de mettre l'accent sur le haut degré de conscience de la jeunesse palestinienne, l'impératif de l'unité des factions palestiniennes, le soutien à la résistance et relever la lutte pour l'émancipation de la femme palestinienne. Ramdane Taazibt, député du PT, a décrit lui aussi les stigmates de la politique de la terre brûlée, des raids et incursions menés par l'armée israélienne à Ghaza, un territoire où se concentrent 5 000 habitants au km2, et dont les 2/3 de la population sont des réfugiés, indiquant aussi, que 4 700 prisonniers sont dans les geôles de l'occupant. Ce sont 700 000 Palestiniens qui sont passés par les prisons d'Israël depuis 1967, a-t-il relevé. Cependant, les Palestiniens ne désespèrent pas de revenir chez eux un jour, a-t-il dit. Lui succédant un autre militant du parti a indiqué que toutes les institutions palestiniennes vivent des aides étrangères, n'empêche que l'autorité palestinienne est endettée de 4 milliards de dollars. En conclusion, Louisa Hanoune a insisté sur la nécessité du retour au pacte du Fatah, et au Conseil national palestinien pour dépasser l'impasse actuelle en Palestine. A. R.