L'opposition syrienne de l'extérieur multiplie les pressions pour une intervention urgente des occidentaux, après que Washington ait annoncé que l'armée syrienne avait probablement utilisé des armes chimiques contre les rebelles. Les Etats-Unis ne semblent pas sur le point de lancer une action militaire en Syrie, après la mésaventure irakienne, où on n'a jamais trouvé les prétendues armes de destruction massive. Mais le discours de plus en plus persistant sur cette question des armes chimique pourrait être un prélude à l'intervention. «La France et la Grande-Bretagne assurent posséder des informations sur l'usage d'armes chimiques et maintenant les Etats-Unis disent la même chose. Il est temps que le Conseil de sécurité de l'ONU agisse», a affirmé l'opposition syrienne sous influence occidentale manifeste. Le Conseil de sécurité est bloqué depuis le début de la crise en Syrie, en mars 2011, en raison de ses divisions internes, car si les Occidentaux soutiennent la rébellion, la Chine et surtout la Russie appuient Damas. «Si le Conseil de sécurité ne peut pas surmonter sa paralysie, alors il faut demander à d'autres organisations comme l'Otan d'intervenir», estime l'opposition. Israël, qui occupe illégalement des terres bafouant quotidiennement le droit international, a également appelé les Etats-Unis à intervenir militairement en Syrie. Les Etats-Unis ont estimé que «le régime syrien avait probablement utilisé des armes chimiques», tout en soulignant que leurs renseignements n'étaient pas suffisants pour avoir la certitude. «La communauté américaine du renseignement conclut, avec différents degrés de certitude, que le régime syrien a utilisé des armes chimiques à petite échelle en Syrie, en particulier du sarin», a déclaré le secrétaire à la Défense américain, Chuck Hagel, à Abou Dhabi. Ce dernier arpente actuellement les pays du Golfe pour leur vendre des armes et des avions sophistiqués dans le but de contrer l'Iran. Des médias arabes ne tarderont probablement pas à lancer le tempo de la propagande dans le sillage des médias occidentaux. Pour la Maison-Blanche ces fameux «indices» ne constituaient pas encore une preuve formelle à ses yeux. Mais la situation pourrait évoluer. A Londres, on fait chauffer l'opinion, le Premier ministre britannique, David Cameron, a jugé qu'il s'agissait d'une escalade «extrêmement grave et d'un crime de guerre», tout en excluant une intervention militaire. Visiblement hors coup le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a «renouvelé son appel urgent» au gouvernement syrien pour qu'il autorise une équipe de l'ONU à enquêter sur ces accusations. Le 26 mars l'ONU a nommé le professeur Ake Sellström, un scientifique suédois, pour diriger l'équipe. M. B./Agences