Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a nommé mardi un scientifique suédois, Ake Sellström, à la tête d'une commission d'enquête sur le recours éventuel aux armes chimiques dans le conflit en Syrie. «C'est un scientifique accompli avec une formation solide en matière de désarmement et de sécurité internationale», a déclaré le porte-parole de l'ONU, Martin Nesirky. On ignore toujours cependant la composition de son équipe. La Russie a demandé lundi à ce que des experts russes et chinois participent à l'enquête mais l'ambassadeur russe aux Nations unies, Vitali Tchourkine, a déclaré que son pays ne serait «très probablement pas» représenté au sein de cette commission. Ake Sellström a fait partie de l'équipe onusienne qui a enquêté sur et démantelé dans les années 1990 le programme d'armes chimiques et bactériologiques de l'Irak. Il était retourné en Irak en 2002 avec une commission d'enquête des Nations unies, qui n'a trouvé aucun élément concluant à l'appui des accusations de George Bush sur l'existence d'armes de destruction massive en Irak, argument avancé par le président américain pour justifier une intervention militaire l'année suivante. Le gouvernement du président Bachar al Assad et l'opposition s'accusent mutuellement d'avoir utilisé des armes chimiques lors d'un récent bombardement à Alep, qui a fait 26 morts. Ban Ki-moon a prévenu que l'enquête de l'ONU porterait uniquement sur cet incident et non pas sur d'autres cas présumés évoqués par les rebelles syriens et relayés par la France et la Grande-Bretagne. Il s'agira d'une enquête technique, et non pénale, pour déterminer si des armes chimiques ont été utilisées et non pas qui les a éventuellement tirées, a souligné le porte-parole de l'ONU.