L'Algérie a consacré 150 milliards DA (environ 2 milliards de dollars) pour ses projets routiers entrant dans le cadre de la route transsaharienne (Alger-Tamanrasset) pour le quinquennat 2010-2014, a annoncé lundi à Alger le ministre des travaux publics, M. Amar Ghoul. ''Uniquement pour la période 2010-2014, l'Algérie a alloué une enveloppe de l'ordre de 150 milliards DA, soit environ 2 mds de dollars pour aménager en autoroute le tronçon de la transsaharienne sur l'axe Alger-Ghardaia, et la réalisation du tronçon Tamanrasset-frontière malienne'' a-t-il indiqué lors des travaux de la 58ème session du comité de liaison de la Transsaharienne (CLRT). Cette réunion se penchera notamment sur l'examen de l'avancement des travaux de ce projet commun et l'élaboration d'un plan d'action de mise en chantier de deux tronçons au Niger et au Tchad. Soulignant l'impact de cette route continentale sur le développement des économies des pays traversés et sur le renforcement de la paix et la stabilité de la région, M. Ghoul a affirmé que l'Algérie a déjà initié plusieurs projets routiers reliant ses zones frontalières à la Mauritanie, au Mali, au Niger, au Tchad et à la Tunisie. D'une longueur totale de 9.000 km, avec un axe central reliant Alger à Lagos sur 4.600 km, la Transsaharienne avait été lancée en travaux dans les années 1970. Elle compte plusieurs branches qui vont jusqu'à la Tunisie et le Tchad. ''L'Algérie, a-t-il poursuivi, a parachevé sa section qui s'étire d'Alger jusqu'à Tamanrasset sur 2.400 km alors que les travaux se poursuivent actuellement pour l'aménager en autoroute entre Alger et Ghardaia dans une première phase''. ''Nous avons alloué le budget nécessaire (à ce tronçon) et les études sont en cours en vue de promouvoir en voie express tout le tronçon Algérie de la Transsaharienne d'Alger aux frontières tunisiennes, maliennes et nigérienne'', a expliqué le ministre. Il a également indiqué que cette route panafricaine sera confortée, en Algérie, par les nouvelles liaisons routières et autoroutières telles que l'autoroute Est-Ouest (1.216 km) en cours d'achèvement, et les pénétrantes Bejaia-Bouira (87 km) et Jijel-Sétif (100 km). Evoquant, par ailleurs, les deux sections qui restent à réaliser au Niger (entre Assamaka et Arlit sur 221 km), et l'axe Ngouri-Frontière du Niger (331 km) au Tchad, M. Ghoul a relevé la nécessité d'aller vers une coordination plus accrue entre les six pays membres du CLRT et les bailleurs de fonds internationaux en vue de les parachever. ''Les bailleurs de fonds se sont engagés à financer la section nigérienne, on est au stade des procédures et les travaux de réalisation de cette section seront lancés fin 2013 ou en 2014'', a-t-il précisé dans une déclaration àla presse en marge de la réunion à la quelle prennent part des responsables du secteur des routes des pays membres du CLRT et leurs ambassadeurs accrédités à Alger. De son côté, le secrétaire d'Etat tunisien au Développement et à la coopération, M. Noureddine Kaabi, a insisté sur le rôle de la Transsaharienne dans ''l'impulsion de l'intégration africaine'', ajoutant que le gouvernement de son pays "est très engagé" dans ce projet qui permettra de hisser le niveau de la coopération entre les pays du Maghreb et du Sahel. Il a fait savoir que la Tunisie a réalisé 360 km de routes dans le cadre de la Transsaharienne et 800 km sont en cours de réalisation pour relier la Tunisie à l'Algérie, ajoutant qu'une nouvelle liaison Sousse-Gafsa-frontière algérienne sera lancée en 2014. Le secrétaire général du CLRT, M. Mohamed Ayadi, a salué, quant à lui, l'engagement des institutions de financement pour parachever la Transsaharienne, citant notamment la Banque arabe de développement économique en Afrique (BADEA), la Banque islamique de développement (BID), la Banque africaine de développement (BAD), le Fonds de l'OPEP, et des Fonds Koweitien, saoudien et d'Abou Dhabi.