Le ministre libyen de la Défense Mohamed al-Barghathi a confirmé, hier en fin d'après-midi, sa démission, et dénoncé le siège imposé par des groupes armés à deux ministères libyens depuis plus d'une semaine, rapporte l'agence de presse libyenne Lana. «Je me trouve contraint, malgré l'opposition de mes collègues ces derniers jours, de présenter ma démission volontairement et sans hésitation», a déclaré le ministre cité par Lana. «Je n'accepterai pas que la politique soit exercée par la force des armes dans notre nouvel Etat», a-t-il ajouté. Cette décision intervient deux jours après l'adoption d'un projet de loi controversé sur l'exclusion politique des anciens collaborateurs du régime déchu. Initialement, les protestataires entendaient faire pression sur le Congrès général nationale (CGN), la plus haute autorité du pays, pour adopter la loi sur l'exclusion politique. Mais après l'adoption de cette loi controversée qui exclut plusieurs hauts responsables du pays, des groupes armés ont élargi leurs revendications, réclamant désormais le départ du chef du gouvernement Ali Zeidan et «l'épuration» des ministères des collaborateurs de l'ancien régime. Hier, des véhicules armés de canons anti-aériens et de lance-roquettes encerclaient toujours le ministère des Affaires étrangères. Devant le ministère de la Justice, cinq hommes en uniforme militaire se présentant comme des ex-rebelles, gardaient toujours la porte fermée du ministère. «Nous avons fini notre mouvement de protestation. Après l'adoption de la loi sur l'exclusion politique, nous avons atteint notre but. Nous attendons juste un responsable du ministère pour lui remettre officiellement le bâtiment», a indique l'un d'eux. Or, le ministre de la Justice, Salah al-Marghani, a précisé que «les fonctionnaires ne retourneront pas au ministère tant que des armes s'y trouvent toujours».