Du 5 au 18 mai, la Cinémathèque algérienne aura à l'affiche le cycle du cinéma iranien, un événement inédit qui a toutes ses chances d'attirer les cinéphiles avertis et les amateurs du 7e art. A cet effet, une conférence de presse a été donnée, hier, par le directeur de l'établissement hôte, Lyes Semiane, en présence de deux cinéastes iraniens, Kamel Tabrizi et Reza Mir Karimi. «Ce cycle est la concrétisation de notre programme cinématographique tracé pour cette année. Après la tenue des cycles des cinémas français, italien et espagnol voici venu le tour du cinéma iranien», dira M. Semiane, en affirmant que la sélection des films s'est déroulée sur une période de trois mois. «C'est la Cinémathèque qui a pris l'initiative. Nous avons proposé une longue liste de films mais malheureusement nous n'avons pas pu les ramener tous. L'ambassade d'Iran en Algérie a pris la machine en marche», a indiqué le responsable. En effet, 15 films dans la catégorie longs métrages ont été proposés par les organisateurs, mais seul huit ont été approuvés. «Nous aurions souhaité programmer Copie conforme d'Abbas Kiarostami, mais à sa place nous avons programmé son film Goût de cerise», a déclaré M. Semiane. Concernant le programme, le public algérien aura droit aux films Morceau de sucre et Si près, si loin de Reza Mir Kamiri, Morceau de pain de Kamel Tabrizi, Mainline de Rakhshan Bani Etemad et A propos d'Elly d'Asghar Farhadi. Le directeur de la Cinémathèque a annoncé que le réalisateur Abbas Kiarostami sera aussi invité du cycle cinématographique. Pour la partie documentaire, les organisateurs sont en attente des copies. Le directeur de la Cinémathèque a d'ailleurs profité de la présence d'un représentant de l'ambassade iranienne dans la salle pour l'interpeller publiquement et demander de l'aide pour faciliter l'arrivée de la deuxième délégation de cinéastes. Jouant la carte de la transparence, M. Semiane a affirmé n'avoir visionné que six longs métrages des huit prévus. Interrogé sur la question de la liberté d'expression dans le domaine du 7e art en Iran, Reza Mir Karimi a déclaré que l'Iran n'est pas aussi différent des autres pays arabes en déclarant que «comme partout dans le monde arabe, il y a des lignes rouges à ne pas franchir», ajoutant qu'il y a toujours eu en Iran la possibilité de défendre son film et dialoguer avec les autorités. Le réalisateur a aussi ajouté que le cinéaste iranien peut compter sur les organisations et associations pour soutenir son film tout en affirmant que son pays soutient énormément la production cinématographique. Interrogé sur la polémique soulevée récemment par les films américains 300 et Argo, accusés de porter atteinte à l'Iran, le réalisateur a confié qu'il s'agit de films de propagande soutenus par les Etats-Unis pour ternir l'image et le passé des Perses. «Le film Argo est un très mauvais film basé sur de fausses informations. Il a été violement dénoncé en Iran et cela par des cinéastes de renom. Il s'agit d'une véritable campagne contre l'Iran», a affirmé le réalisateur. W. M.