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Le SG du syndicat d'ArcelorMittal Annaba crie à la «catastrophe» Des ouvriers de la sous-traitance en grève bloquent l'activité du Complexe sidérurgique
Déjà confronté à de sérieuses difficultés financières, le complexe sidérurgique ArcelorMittal d'Annaba doit encore faire face à une grève des ouvriers de trois entreprises sous-traitantes. Au niveau du port, au laminoir fil (LFR) et au laminoir rond à béton (LRB), ces travailleurs exigent d'être intégrés au sein du complexe pour bénéficier des mêmes avantages que leurs pairs parce qu'exécutant les mêmes travaux et qu'ils sont sous payés par les entreprises qui les emploient. Cela fait aujourd'hui quatre jours que ces ouvriers occupent les sites, empêchant toute activité et interdisant l'accès même aux travailleurs du complexe. Une situation intenable pour l'usine. «Nous allons tout droit vers la catastrophe et cela aura de graves répercussions sur l'économie de toute la région. Nous avons d'énormes difficultés financières que nous comptions régler en partie par la vente de nos produits, nous avons une commande ferme de 45 000 tonnes que nous devons honorer à la fin du mois, or si la production dans les autres unités connaît un rythme soutenu, la partie essentielle, c'est-à dire le LRB et le LFR où l'on produit du rond à béton et du fil machine, sont à l'arrêt parce qu'une centaine d'ouvriers des entreprises sous-traitantes occupent les lieux depuis quatre jours. La direction a porté plainte en référé et un jugement ordonnant l'évacuation des sites a été rendu mais, à ce jour, la force publique n'est pas encore intervenue pour exécuter cette décision de justice. Il y a péril en la demeure parce que si nous n'honorons pas les commandes exprimées, notre trésorerie ne pourra pas faire face aux différentes charges, y compris les salaires des ouvriers. Une situation intenable qu'il faudra régler au plus vite, sinon c'est la catastrophe», nous a déclaré, hier, Tahar Chaouche Tahar, le secrétaire général du syndicat d'entreprise du complexe sidérurgique ArcelorMittal d'Annaba. Au niveau du port, les ouvriers de la manutention et ceux affectés au chargement et au déchargement des navires se sont perchés sur les grues empêchant toute activité, idem au niveau des LFR et LRB. «Il s'agit de manipulations orchestrées par des membres du CP et de l'ancien syndicat, qui a fait croire aux ouvriers que s'ils faisaient grève en occupant les lieux de travail, ils seraient intégrés par le complexe. Ceci est tout à fait faux parce que si l'entreprise se porte mal, et c'est le cas aujourd'hui, elle ne peut pas recruter des ouvriers et cette situation est aggravée par ces comportements inconscients. Si nous comprenons ces travailleurs du fait qu'ils sont sous payés par leurs entreprises alors qu'ils exécutent les mêmes travaux, il n'en demeure pas moins que leur démarche ne peut aboutir pour les causes que nous avons citées plus haut. Les entreprises sous-traitantes ne payent pas suffisamment leurs ouvriers qui touchent des salaires dérisoires parce que beaucoup de gens se sucrent au passage et ce sont les ouvriers qui payent», conclut notre interlocuteur. Ce qui est sûr c'est que la situation du complexe se dégrade de jour en jour du fait d'une occupation des sites qui pénalise sérieusement l'entreprise de par son impact très négatif sur ses finances. Jusqu'à hier, les autorités locales n'avaient pas réagi et les grévistes occupaient toujours les lieux. M. R.