De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Alors que les services de sécurité multiplient les saisies de drogue un peu partout sur le territoire national, le tribunal criminel d'Oran juge, depuis hier, une affaire de trafic de plus de deux tonnes de kif dans laquelle 14 personnes (dont trois sont toujours recherchées) sont poursuivies de plusieurs chefs d'accusation, notamment association de malfaiteurs, trafic international de drogue, faux et usage de faux, détention d'armes à feu et munitions… La genèse de cette affaire remonte au 27 juin 2007 lorsque les services de sécurité de la daïra d'Es Sénia ont mis la main sur un camion à bord duquel 2,118 tonnes de kif étaient dissimulées dans des caisses de légumes pour être acheminées en direction de la wilaya de Blida. Cela, les deux premiers accusés, Bensaïd Mehdi et Sellami Salah, à être auditionnés par la cour ne le nient pas et reconnaissent tous les faits qui leur sont reprochés, indiquant que leur rôle consistait à assurer le transport de la «marchandise» d'Oran à Blida, plus précisément vers un dépôt appartenant à un industriel spécialisé dans les produits alimentaires. D'après les déclarations de l'un d'eux, la drogue devait par la suite prendre la route vers la Libye. Selon l'acte d'accusation, les deux prévenus, originaires de Batna, exercent le convoyage de kif contre des sommes allant jusqu'à 100 millions de centimes à chacune des opérations. Lors de l'enquête préliminaire, les deux inculpés ont reconnu devant les services de police avoir transporté, quelques jours auparavant, plusieurs quantités de kif dissimulées dans des caisses de légumes. Ce qui conforte la thèse selon laquelle ce réseau n'est que la partie émergente de l'iceberg… Dans l'après-midi, les auditions des autres prévenus se sont poursuivies dans cette affaire où l'on s'attend à des déclarations plus importantes, notamment lorsque la présumée tête pensante du réseau, Kada l'empereur, sera entendu.