D'un côté, les plaintes des fédérations qui se disent très ambitieuses, avec l'incorporation des jeunes au sein des sélections pour acquérir de l'expérience, de l'autre les déclarations du président du COA concernant les pronostics des 17 Jeux Méditerranéens de Mercin (Turquie). Lors du point de presse du président du comité olympique à la salle de conférence de l'OCO, il déclara distinctement : «Il ne faut pas s'attendre à des miracles. On ne peut pas passer d'une phase négative à une phase extrêmement positive. Ces JM seront une étape évolutive qui devrait nous permettre de faire un diagnostic précis sur le potentiel de nos athlètes en vue des prochains JO-2016 et des différentes joutes internationales.» C'est presque un aveu. Le même jour, deux déclarations jadis antagonistes faisaient la jonction dans l'ambiguïté pour une même perte d'identité. Tout est plat, tout est mis à plat, la vision, l'ambition, la manière, l'éducation, la responsabilité, l'humilité que le sport a tenté sans conviction de préserver en passant au professionnalisme, a été dilapidé par les charlatans, qui ont atterri dans les fédérations et dans le giron du sport. Ils continuent de ternir encore la triste image que le sport algérien s'est taillé par les performances qu'il a réussies au niveau planétaire. A peine éliminée, sortie sans gloire ni honneur, des Jeux-2012 de Londres, à peine l'élimination prématurée de notre sélection de la CAN en Afrique du sud, l'Algérie fidèle à ce qu'elle est depuis des années, a perdu ses ambitions, compte tenu de ce qu'avait été la formation dans nos clubs et le programme de nos fédérations depuis des années. Il leur est impossible de revenir au plus haut niveau du sport compte tenu de la concurrence mondiale. Donc, ce qui s'est dit, mardi matin, au complexe Mohamed-Boudiaf ne constitue en rien une surprise. La vraie surprise, c'est que cela nous surprenne encore de voir des dirigeants sportifs ou le MJS et les fédérations, se montrer encore confiants pour l'avenir du sport algérien. Nous avons tant de mal à renoncer à l'idée que le sport en Algérie est nécessairement compétitif, et qu'observateurs, commentateurs, supporters, public, il leur est difficile, voire impossible de laisser cette idée effleurer leur esprit lorsque cela peut briser le rêve. On y croit toujours, même quand ce n'est pas croyable, tant on aime l'incroyable au sein de nos instances sportives. On peut comprendre que certains membres des fédérations, et en tout premier lieu les bénévoles, se soient sentis mis en cause par le constat qui a été fait après les résultats. Il est bien évident qu'il n'y a aucune attaque personnelle. Mais force est de constater que le tableau des médailles présenté par notre sélection à Pescara lui-même confirme la lente décrue amorcée par les résultats ces dernières années. Malheureusement ! Et l'on imagine que personne ne se satisfait de ce constat. Y. B.