Le Hezbollah libanais et les forces spéciales de la garde républicaine, les mieux entraînées des troupes syriennes, ont envoyé des renforts vers Quosseir pour accélérer la reprise de cette ville. Dans le même temps, la télévision d'Etat syrienne a annoncé que les troupes du régime avaient repris aux rebelles l'aéroport militaire de Dabaa au nord de Quosseir alors que l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh) affirmait que de violents combats s'y déroulaient encore. La route reliant Quosseir à Dabaa est la seule porte de sortie pour les rebelles retranchés dans le nord et l'ouest de la ville. Plus tôt, l'Observatoire avait rapporté que le Hezbollah, puissant mouvement chiite armé, ainsi que les forces spéciales de la garde républicaine, «les mieux entraînées de l'armée syrienne», ont envoyé des renforts à Quosseir. Comme le Hezbollah, les unités spéciales de la garde républicaine sont entraînées à la guérilla urbaine, selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Osdh. Une source proche du Hezbollah a affirmé samedi, que Quosseir était contrôlée à 80% par l'armée syrienne et le parti libanais. Le contrôle de Quosseir, situé dans la province de Homs (centre), est essentiel pour les deux parties du conflit. Son contrôle faciliterait la circulation des armes et des combattants. Sur un plan politique, l'Iran a réitéré sa volonté de trouver une «solution politique» au conflit syrien, lors de la conférence internationale à Téhéran qui s'est déroulée en l'absence des parties en guerre. Cette conférence était organisée alors que les Etats-Unis et la Russie s'efforcent de tenir une seconde réunion à Genève en juin, où sont attendus des représentants du régime syrien et de la rébellion armée. «Il est important de mettre fin à la crise le plus vite possible à travers une solution politique et non une approche militaire», a affirmé le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi. Il a également appelé les pays soutenant les rebelles, sans les nommer, à «arrêter d'envoyer des armes en Syrie» alors que l'Union européenne a décidé lundi, de lever l'embargo sur les livraisons d'armes aux rebelles. L'Iran accuse les pays occidentaux et certains pays arabes d'armer la rébellion et est accusé en retour d'être engagé militairement aux côtés du mouvement chiite libanais Hezbollah pour soutenir le régime du président Assad. M. Salehi a dit soutenir «les négociations à Genève», auxquelles l'Iran n'est pas invité, malgré les demandes de la Russie qui considère Téhéran comme «l'une des nations les plus importantes» dans le conflit. Une quarantaine de délégations de différents niveaux étaient présentes à Téhéran dont l'ex-président libanais Emile Lahoud et un représentant du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et le chef de la diplomatie algérienne. La Syrie n'était toutefois pas représentée. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a salué l'organisation de la conférence de Genève, et dit «espérer qu'elle donne des résultats». L'Algérie avait auparavant salué la décision de Damas de prendre part à cette réunion. Le chef de la diplomatie irakienne, Hoshyar Zebari, a appelé à «la fin de toute intervention d'un pays étranger» et à un «cessez-le-feu» en Syrie, rappelant que l'Irak accueillait plus de 150 000 réfugiés syriens. M. N.