L'épilepsie est une maladie neurologique. Elle est l'expression d'un fonctionnement anormal, aigu et transitoire de l'activité électrique du cerveau, se traduisant par des crises épileptiques appelées aussi crises comitiales. Elle se définit par la répétition des crises pendant un certain temps de la vie d'un individu. Les chiffres officiels parlent de 300 000 Algériens qui souffrent de cette maladie. Toutefois, cette maladie est encore méconnue dans notre pays. Bien souvent, ce sont les manifestations les plus spectaculaires de l'épilepsie qui reviennent : cris, convulsions, «bave aux lèvres», perte de connaissance… La plupart des crises surviennent de façon inattendue. Elles sont de courte durée et s'arrêtent d'elles-mêmes. Pourtant, cette maladie ne se réduit pas à ces quelques symptômes. Cette affection neurologique est surtout synonyme d'angoisse pour les malades qui appréhendent la survenue d'une crise, n'importe quand et n'importe où. C'est dire qu'au-delà de la douleur physique la crainte de l'exclusion est omniprésente, à tel point que l'épilepsie est devenue une véritable maladie sociale aux répercussions dramatiques pour les malades. Il faut savoir que 40% des épilepsies sont associées à une lésion cérébrale (malformation congénitale, encéphalite, séquelles d'une souffrance à la naissance, traumatisme crânien, accident vasculaire cérébral, tumeur…) ; en revanche, 5 à 10% d'entre elles sont d'origine génétique. A noter que les enfants sont les premières victimes de cette maladie. «Ce sont les premiers affectés, mais fort heureusement la majorité des épilepsies sont bénignes en pédiatrie», affirment les spécialistes. Ainsi, explique-t-on, le taux maximum de la maladie se situe entre 0 et 1 an et reste très important jusqu'à 10 ans. Il décroît progressivement pour se maintenir à des taux faibles entre 30 et 50 ans et remonte de façon spectaculaire après 75 ans. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, un épileptique peut mener une vie normale. Il se doit toutefois de respecter scrupuleusement une bonne hygiène de vie et quelques règles (éviter le surmenage, le manque de sommeil…). L'épilepsie est une maladie à prendre au sérieux. Les spécialistes algériens, à leur tête le professeur Arezki, président de la Société algérienne de neurologie, insistent pour une réelle prise en charge de cette pathologie. Ils affirment avoir les moyens pour traiter cette maladie. Selon eux, les traitements médicamenteux sont disponibles, peu coûteux et remboursables par la Sécurité sociale. 80% des épilepsies sont traitables. En somme, la prise régulière et quotidienne du traitement est le seul garant d'efficacité sur les crises épileptiques. A. B.