Photo : Riad De notre correspondant à Tlemcen Mohamed Medjahdi La police de l'environnement existe. La diversité des acteurs qui y participent et le foisonnement de la réglementation en témoignent, mais l'ensemble est trop éclaté pour parler de l'ordre public écologique. Le citoyen, malgré les contraventions qui lui sont infligées, n'a pas encore réussi à s'armer de civisme. A titre d'exemple, durant le mois de mai, 36 affaires liées à l'environnement ont été traitées par la police de l'urbanisme et de la protection de l'environnement à l'échelle de la wilaya de Tlemcen, qui compte plus d'un million d'habitants. Les politiques de l'environnement tendent à constituer une nouvelle dimension de l'ordre public. A l'heure actuelle, la mise en œuvre de cet ordre public écologique serait éclatée en de multiples sous-ordres techniques que les acteurs gèrent selon des logiques plus pragmatiques que légales. Le développement de l'intervention de la justice devrait être rigoureux, et le redéploiement des services de la direction de l'environnement du ministère pourrait être l'occasion de constituer un réseau apte à concevoir et à coordonner une politique d'environnement réellement concertée. Ces explications données par un commissaire de police démontrent que, pour une action cohérente, il est indispensable de mener une politique d'intérêt général, qui passe par une véritable codification du droit de l'environnement. Cependant, la première chose à mettre en place, note-t-on, est l'implication des maires qui sont obligés de prendre en compte de nouvelles données au sein de leurs politiques industrielle, économique, touristique ou d'urbanisme, et surtout de prendre des décisions fermes quant au dépôt illégal des ordures dans les lieux interdits. Ces actions permettront de mettre fin aux critiques dénonçant l'inefficacité des actions publiques en matière de protection de l'environnement. Ce qui s'avère nécessaire, soulignent certains, c'est la création des commissions ayant pour mission la protection de l'environnement, car il est désormais urgent de rechercher à définir un meilleur ordre juridique, et d'améliorer le fonctionnement des structures. Actuellement, les problèmes de l'environnement portent atteinte à la sécurité de l'individu et de la collectivité. La police, dont le rôle est d'assurer la sécurité, se trouve directement impliquée dans la prévention de tout acte détruisant, ou portant atteinte à l'environnement. A ce sujet, il est important de souligner que même les constructions illégales font partie du travail de la PUPE qui, le mois dernier, a traité 76 affaires liées aux constructions illicites défigurant le visage de la ville et des façades. Heureusement, grâce aux filières de valorisation des déchets et de recyclage, il est possible de traiter et de réutiliser ces déchets. Ainsi, on constate à travers l'ensemble des communes une armada de main-d'œuvre qui ramasse les déchets (plastique, boîtes de conserve, et ferraille) vendus à raison de 700 dinars le quintal à des transporteurs qui déposent ces déchets à CHLEF, en vue de les réutiliser dans la sidérurgie en Europe (pièces de moteur, tôles). Mais propreté et valorisation de l'environnement ne sont pas uniquement le travail des policiers. Le citoyen doit comprendre qu'il a un grand rôle à jouer dans ce sillage, et seul le civisme permetra à chacun de nous de vivre dans un excellent environnement.