Le mouvement de résistance palestinien Hamas a appelé hier, son homologue libanais le Hezbollah, à retirer ses forces de Syrie et à se concentrer sur la lutte contre Israël. Le Hamas, dont le chef Khaled Mechaal réside au Qatar depuis février 2012 après avoir quitté Damas où il a été protégé d'une liquidation physique certaine du Mossad durant de longues années, argue cet appel par l'éventuelle «polarisation confessionnelle» dans la région que pourrait constituer l'implication du Hezbollah. «Nous demandons au Hezbollah de retirer ses forces de Syrie et l'appelons à garder ses armes tournées uniquement vers l'ennemi sioniste, étant donné en particulier que leur implication en Syrie a contribué à une augmentation de la polarisation confessionnelle dans la région», affirme le Hamas dans un communiqué. «La cause palestinienne est la question centrale de la nation arabe et islamique, et la résistance à l'occupation sioniste est la mission fondamentale et il faut garder le cap de la résistance quelles que soient les circonstances», selon le même texte. Les signataires du communiqué, membres de la confrérie des Frères musulmans, soulignent dans le même sillage «le droit inaliénable du peuple syrien à la liberté et à la dignité». Le conflit en Syrie auquel on veut donner une coloration confessionnelle suscite des tensions dans toute la région et le monde arabo-musulman. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré vendredi que son mouvement, dont l'aide a été considérée par l'Occident comme déterminante dans la reprise de la ville de Qousseir début juin par l'armée syrienne, continuerait à se battre aux côtés du régime de Damas. Hassan Nasrallah avait expliqué cette position par son opposition au dessein préconçu pour la région. Le même jour, le chef du gouvernement du Hamas à Ghaza, Ismaïl Haniyeh, avait assuré que le mouvement islamiste palestinien n'était pas impliqué dans les combats en Syrie. «Il est absolument faux qu'il y ait des combattants du Hamas en Syrie, bien que nous nous tenions au côté du peuple syrien et condamnions les attaques brutales qu'il subit», a-t-il dit dans un prêche à Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza. Des informations de presse avaient soutenu que des membres de la branche armée du Hamas auprès des rebelles syriens, auxquels ils fourniraient une formation, une implication qui aurait créé des divisions au sein du mouvement palestinien. «Le Hamas et le peuple palestinien n'ont pas terminé le conflit avec l'occupation sioniste pour commencer à s'engager dans les batailles de la nation arabe et dans des dissensions confessionnelles», a-t-il renié. Quoiqu'il en soit, le mouvement Hamas épouse la position de la confrérie à travers le monde. Une position soutenue par le Qatar et d'où a émané la décision de rupture des relations diplomatiques entre le Caire et Damas et la fermeture de l'ambassade. M. S.