Plus tôt dans l'après-midi, l'Espagne a composté son billet pour les demies. La Roja a étrillé Tahiti 10 buts à 0, dans une rencontre à sens unique arbitrée par l'Algérien Djamel Haïmoudi. Les 24h en moins de récupération ont finalement pesé dans les pieds des Nigérians face aux Uruguayens. Les coéquipiers de John Obi Mikel, auteur de l'unique but des champions d'Afrique (37'), ont accusé le coup physiquement face à la vivacité et l'efficacité du trio Cavani -Suarez- Forlan qui a eu raison de la défense de Vincent Enyeama, malgré la très bonne prestation de la paire Ambrose-Omeruo, mais grâce aussi à plus de fraîcheur. Les vainqueurs de la Copa America se relancent ainsi dans la compétition après la défaite face aux Ibériques lors de la première journée. Diego Forlan a été l'homme du match, fêtant sa 100e sélection en inscrivant un but et délivrant une passe décisive pour le 1er but à la 18e minute de jeu. Malgré ses 34 ans, le joueur du Sport Club Internacional (Brésil) a montré la voie aux siens sur une terre qu'il connaît si bien dans la «finale» de ce groupe. Après ce succès, le représentant de la zone CONMEBOL s'est replacé et augmente considérablement ses chances pour se faire une place avec les trois autres sélections qualifiées d'office : le Brésil, l'Italie et l'Espagne. Le «Carré d'As» est donc presque au complet. Avec un goal-average de +11, les Espagnols devraient terminer quoi qu'il arrive en tête de ce 2e groupe et affronteront le second de la poule A, c'est-à-dire le Brésil ou l'Italie, qui jouera sans sa star Pirlo mise au repos à cause d'un déficit physique, aujourd'hui à 20h. Pour revenir aux matchs de jeudi, les poulains de Vicente Del Bosque se sont montrés sans pitié face à des Tahitiens qui connaissent maintenant les exigences du très haut niveau et vont beaucoup apprendre de cette leçon magistrale. En infligeant un historique 10 à 0 à l'équipe qui représente l'Océanie, soit le score le plus lourd depuis le lancement de ce tournoi en 1985 sous le nom de Coupe Intercontinentale des Nations, les Espagnols ont, comme on dit désormais dans le jargon footballistique, «respecté» un adversaire jugé faible au départ et tranché une question morale quant à la lourdeur du score. Fernando Torres a inscrit un quadruplé (5', 33', 57' et 78') alors que le meilleur buteur des champions du monde, David Villa, a été l'auteur d'un triplé (39', 49'et 64') pour porter son total à 59 réalisations en 89 matchs joués avec le maillot espagnol. L'Espagne continue donc à affoler les compteurs et à faire tomber les records. Une chose est certaine, en demi-finale l'adversité sera rude et tout le monde voudra faire chuter un onze qui domine le football depuis 2008. Une revanche contre les finalistes de l'Euro-2012, des Italiens bien en jambes et qui ont su sortir sans dégâts du piège japonais, au terme d'une partie folle et à rebondissements, ou un choc face au Brésil de Neymar qui brille pour sa part grâce à un talent fou ? Réponse après la superbe affiche de ce soir entre le Brésil et l'Italie. M. T.