Elle est sur toutes les lèvres. La crise devient un terme tellement populaire qu'on ne sait même pas de quelle crise on parle. L'Algérien, aujourd'hui, se trouve face à une contrainte unique. D'une part, il reçoit régulièrement une masse d'informations qui donnent froid dans le dos –l'effet d'annonce joue son rôle comme il se doit- et, d'autre part, il vit une situation locale qui n'augure rien de bon. Les prix du pétrole en baisse, ceux des produits alimentaires toujours en hausse. Le paradoxe paraît flagrant. Ces deux éléments représentent pour monsieur Tout-le-monde cette crise «loin de nous». Mais la réalité est plus compliquée. Les effets de ce tsunami mondial toucheront sans nul doute tous les pays d'une manière ou d'une autre. Pour l'Algérie, outre le pétrole qui est déjà dans la tourmente, les exportations hors hydrocarbures aussi sont sur la liste, même si les responsables assurent que ce ne sera pas le cas. Les exportations hors hydrocarbures ne représentent que 3% du volume global des exportations. Donc, sans effet considérable sur les recettes du pays. Les responsables reconnaissent tout de même que le talon d'Achille de l'économie réside dans «les cours du baril, l'ouverture des frontières à une concurrence forte et parfois déloyale et le manque d'investissements». Voilà ce qui résume toute la question. Certes, le débat sur cette question est toujours d'une actualité brûlante, mais pour le moment seule la crise préoccupe les esprits. Sa dimension a pris une autre tournure. Le pire est à craindre, sachant que l'Algérie, comme tous les pays en voie de développement, subit une mondialisation forcée, d'où cette crise. La faute n'est pas permise dans ces cas de figure. Une coordination entre toutes les parties est plus que nécessaire. Il est vrai que le gouvernement a installé récemment une cellule pour veiller et surveiller les développements de la crise mais, parallèlement, l'effet psychologique reste déterminant pour nos concitoyens. D'ailleurs, le seul élément ayant provoqué la débandade des marchés financiers était la perte de confiance. Et c'est le même cas pour l'Algérie, car à force de répercuter des messages alarmistes, la crise s'invite sur le marché financier local. Après les pouvoirs publics, les établissements financiers devraient être plus imaginatifs en adoptant une communication utile et efficace et c'est valable pour tous les secteurs… L'effet psychologique est redoutable, c'est comme la propagande de guerre. S. B.