Le Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), est sous la menace d'une possible reprise des armes par les rebelles du Mouvement du 3 Mars (M23) qui ont affiché leur intention de reprendre la capitale de cette province, en raison du «refus» de Kinshasa à répondre à leur revendications, ont rapporté les médias locaux. «Nous allons reprendre la ville de Goma, parce que le pouvoir de Kinshasa ne veut pas répondre à nos revendications», a indiqué un responsable du M23 sous couvert d'anonymat, cité par l'agence chinoise Xinhua. «Au lieu de répondre à nos revendications, le gouvernement se fie à cette fameuse brigade d'intervention de l'ONU, estimant qu'elle va résoudre le problème congolais», a dénoncé la même source, ajoutant que «depuis l'arrivée de cette fameuse brigade à Goma, Kinshasa veut nous imposer sa volonté de nous désarmer et nous faire signer un accord qui n'est pas négocié». Des informations ont fait état, à plusieurs reprises, que les forces armées du M23 n'ont pas cessé de renforcer leurs positions autour de Goma où des milliers de personnes s'étaient réfugiées au milieu de l'année dernière lorsque la rébellion a commencé. «Le M23 a renforcé d'avantage ses positions de Kibati, de Buvira et de Mutaho, en face des positions de l'armée nationale en préparatifs des hostilités devant déboucher sur la reprise de Goma», a affirmé hier le porte-parole de la société civile du Nord-Kivu, Omar Kavota qui craint une reprise des combats dans cette province, très convoitée par le Rwanda et l'Ouganda en raison de ses richesses minières illégalement exploitées par de nombreux groupuscules armés, en faveur des multinationales qui seraient derrière l'armement de ces mêmes groupes. Pour rappel, le M23 a occupé la ville de Goma fin novembre 2012 avant de se retirer après avoir réussi à faire plier le président de la RDC en le contraignant à accepter l'ouverture des négociations à Kampala, sous l'égide de l'Union africaine et de l'Organisation des Nations unies. Mais depuis, les multiples rencontres entre Kinshasa et le M23 n'ont pas abouti aux résultats escomptés. Accusé de privilégier les proches du président et les quartiers de la capitale, le gouvernement de Kinshasa semble plutôt préoccupé par une éventuelle révision de la constitution qui permettrait à Joseph Kabila de se représenter pour un troisième mandat, ce que la première loi actuelle du pays ne lui permet pas. Par ailleurs, l'opposition congolaise a rejeté en bloc l'appel du Président de la RDC à ouvrir des consultations nationales que Kabila avait promis depuis des mois sans en fixer la date de leurs tenues. Ces consultations étaient destinées à «réfléchir aux voies et moyens susceptibles d'apporter une réponse pérenne et globale à la crise impliquant les institutions et parties congolaises». Mais l'opposition a estimé hier, qu'il ne pourrait pas y avoir de dialogue qui ne prend pas en compte «la situation sociale des Congolaises et Congolais (…) et le problème de la légitimité du pouvoir, des violations des droits humains (...) des pillages et bradages des ressources naturelles, les biens mal acquis», a indiqué un communiqué repris par les médias congolais. L. M./Agences.