Synthèse de Fella Bouredji «Le Maroc ne pourra pas aliéner la culture sahraouie.» Au contraire, le colonialisme a permis à cette culture de se cristalliser, de s'exprimer et de devenir un porte-drapeau du combat libérateur. Il s'agit là de la déclaration faite par la ministre sahraouie de la Culture, Mme Khadidja Hamdi, dimanche dernier, lors d'une conférence de presse animée au siège de la télévision sahraouie, dans le cadre des préparatifs du 16ème Festival de la culture et des arts populaires sahraouis et du premier colloque mondial sur la culture. Citée par l'agence de presse sahraouie (SPS), elle a également souligné que «le régime marocain a échoué dans l'aliénation de l'identité et du patrimoine sahraouis».«Nous croyons en la culture comme voie menant à la libération et nous sommes attachés à ce lien entre les générations», fait-elle savoir en précisant que «nous œuvrons pour un consensus à la faveur de la culture de libération et de développement humain». Rappelant «la crise d'hystérie» qui s'est emparée du régime marocain, et qui s'est exprimée par l'organisation de diverses manifestations dans les territoires occupés, la ministre a estimé que ce régime «récoltera avec amertume à l'avenir le résultat contraire de ce qu'il tente d'imposer dans les territoires sahraouis occupés». Évoquant le 16ème Festival de la culture et des arts populaires sahraouis, prévu début décembre dans la wilaya d'Aousserd, dans les camps de réfugiés sahraouis, sous le thème «La culture au service de la libération et du développement», la ministre a précisé que cette rencontre représente «une réelle opportunité pour les jeunes qui pourront avoir un aperçu sur le vécu des Sahraouis avant l'occupation». Prendront part à cette rencontre, selon la ministre sahraouie, 2 630 participants et 1 250 exposants qui présenteront des tableaux d'art folklorique brossant leur quotidien à l'intérieur des khaïmas, ainsi que les représentants d'institutions sahraouies et de délégations étrangères de divers pays européens et africains. S'agissant du premier colloque mondial sur la culture, Mme Hamdi a indiqué qu'il représente «une étape de recherche de nature à permettre aux artistes et chercheurs d'échanger leurs expériences et de s'imprégner de la culture sahraouie à travers des ateliers portant sur divers thèmes culturels, à l'instar de la littérature, de la poésie, du cinéma, du théâtre, du patrimoine archéologique et des arts plastiques». Elle a, d'autre part, assuré que «la population des territoires occupés participera en force au festival en tenant une tribune interactive au service de l'Intifadha et en organisant un atelier sur la culture et les droits de l'Homme, supervisé par l'Association des parents des détenus et disparus sahraouis, en vue de favoriser l'appréhension de la réalité des droits de l'Homme prévalant dans la partie occupée du Sahara occidental». Pour finir, elle fera observer que le peuple sahraoui a besoin du soutien des organisations internationales pour faire face à l'occupant et faire barrage aux organisations qui ne reconnaissent pas le peuple sahraoui en tant qu'entité à part entière.