Le FLN à Annaba est dans tous ses états, et l'ébullition a gagné les 19 kasmas que compte le vieux parti après le rassemblement régional des représentants de 13 wilayas de l'est, tenu vendredi et animé par MM. Abdelkrim Abada, Boukerzaza Rachid et Meziane Chaouki. Les redresseurs en conclave ont dénoncé les manœuvres dilatoires de M. Belayat, qui maintient le statu quo pour imposer plus tard ses hommes et ainsi diriger le vieux parti selon sa vision propre. La fronde au sein du FLN qui gagne chaque jour du terrain ne reconnaît aucune des décisions prises par ce vieux ténor de la politique qu'elle accuse d'accaparer tous les pouvoirs en s'octroyant les prérogatives de secrétaire général du parti, même si ce dernier met les formes en affirmant qu'il est là juste pour organiser la succession de Belkhadem et que ce ne serait pas normal qu'un parti comme le FLN reste «décapité». Selon les déclarations des uns et des autres, la destitution de Belkhadem du poste de secrétaire général ne suffit pas, des comptes seront demandés quant à la gestion des avoirs du FLN et des enquêtes seront ouvertes sur les biens accumulés par l'ex-chef du parti ainsi que ses proches dès l'élection du nouveau secrétaire général. Boukerzaza, qui a abondé dans le même sens, a soulevé quant à lui un autre point qu'il juge important en dénonçant l'immixtion de l'inénarrable Bahaeddine Tliba, député élu sous les couleurs du FND qui a rejoint plus tard les rangs du FLN et qui serait prêt à dépenser 20 milliards de centimes pour le retour à la tête du parti de l'ex-secrétaire général. Un député que l'orateur qualifie d'étranger puisque pour lui ce transfuge ne peut prétendre à la qualité de membre du FLN. Un pavé dans la mare dont les cercles concentriques vont bousculer et secouer pas mal de monde dans la ménagerie politique. Cette déclaration qui a soulevé l'indignation de l'assistance, a fait hier le tour des structures du FLN à Annaba où militants et cadres ont longuement débattu de la question pour, selon nos informations, s'entendre sur la rédaction d'un communiqué commun qui dénoncera ces pratiques. Bahaeddine Tliba, un proche de l'ex-secrétaire général et député d'Annaba, dont on dit qu'il est puissant et bien introduit dans les hautes sphères du pouvoir, n'a pas encore réagi. Hier, nous avons tenté à plusieurs reprises de le joindre en vain. M. R.