La relative accessibilité des produits alimentaires aux petites et moyennes bourses confère au Ramadhan de cette année une sérénité que les Oranais n'ont pas connue depuis plus d'une décennie. Jadis brûlante plusieurs jours avant même le début du mois sacré, la mercuriale est, de l'avis de nombreux Oranais, nettement plus clémente cette année. «Cela ne veut pas dire que les produits alimentaires ne sont pas chers, relève-t-on. Les prix sont toujours élevés mais n'ont pas atteint les niveaux des Ramadhans précédents. Espérons que cela va durer !»La pomme de terre qui était proposée entre 40 et 50 DA le kilogramme, est aujourd'hui vendue entre 25 et 30 DA (certains ont pu l'acheter entre 20 et 22 DA, il y a quelques jours). la tomate qui flirtait avec 80 DA est cédée à 50 DA, la salade est descendue de 90 DA à 60 DA, les carottes et navets à 50 DA…, les prix des légumes demeurent sur une tendance baissière depuis plusieurs semaines. Les fruits, en revanche, ne sont pas tous inscrits dans la même logique et beaucoup restent quasiment inaccessibles pour la grande majorité. Si les abricots sont proposés entre 60 et 90 DA, selon la qualité, les pêches à 80 DA, les bananes, elles, sont proposées à une moyenne de 120 DA le kilogramme et les pommes de bonne qualité à partir de 150 DA. «On sent la différence par rapport aux années précédentes mais il reste malgré tout beaucoup à faire pour amener la mercuriale à la portée de la majorité», souligne-t-on encore parmi les consommateurs, qui appellent au renforcement du contrôle pour éviter toute augmentation inconsidérée. Plus problématiques pour les ménages, les prix des viandes rouges et blanches qui, même plus tempérées que de coutume, ont enregistré une hausse sensible à quelques jours du début du Ramadhan : cédé à une moyenne de 240 DA le kilogramme il y a juste quelques jours, le prix du poulet est monté à 300 DA, le prix de l'escalope de dinde a pris des ailes pour atteindre 750 DA et la viande rouge reste à 1 400 DA le kilogramme. Malgré tout, la majorité des Oranais considèrent que la mercuriale de cette année est assez clémente, en particulier ceux qui ont mis à profit la baisse des prix de mai et juin derniers pour stocker certains produits. «J'ai acheté un sac de pomme de terre de 28 kg à 22 DA/kg, au bord d'une route nationale, il y a deux semaines. Quand je constate que le prix avoisine aujourd'hui les 30 DA, je me dis que j'ai bien fait», se satisfait un consommateur en regrettant de ne pas avoir acquis le féculent lorsque son prix ne dépassait pas 20 DA le kg. «Le mois de Ramadhan vient de commencer, qui peut nous garantir que, pour une raison ou une autre, les prix n'enregistreront pas une brusque envolée ?», s'interroge-t-il. C'est toute la question qui hante les Oranais, et tous les Algériens… S. O. A.
