Photo : APS Par Ali Boukhlef Couper l'herbe sous le pied à des organisations terroristes en Afrique en asséchant leurs sources de financement. C'est sur ce thème que se tient depuis hier à Alger un séminaire organisé par le Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (CAERT), conjointement avec le Centre des études stratégiques de l'Afrique (CESA). En ouverture du séminaire, le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a appelé les pays africains à s'impliquer davantage dans la lutte contre le financement des groupes terroristes. «Il était temps que des pays du continent, notamment dans notre région, se réunissent […] pour réfléchir ensemble aux meilleurs moyens de créer des synergies et mobiliser leur potentiel en vue de mener une lutte commune contre le terrorisme», a-t-il estimé. Messahel, qui a rappelé que «c'est en Algérie que l'Afrique a sérieusement pris conscience de ce danger en s'impliquant résolument dans la lutte universelle contre le terrorisme lors du sommet de l'organisation de l'Unité africaine en 1999», a exprimé sa déception de voir certains Etats «impuissants» face au trafic de tous genres à leurs frontières. Et de recommander : «La vigilance de tous les instants, ainsi que la coopération et la coordination internationales, sont plus que jamais nécessaires pour faire échouer les idées noires qui guident les instigateurs, mobilisent les soutiens et motivent les exécutants de cette entreprise macabre.» Rappelant que l'Algérie «a subi dans sa chair les affres du terrorisme, les a affrontées seule avec détermination et des moyens limités», M. Messahel a estimé que le terrorisme «est et restera un danger mortel qui continuera à frapper tant qu'une action vigoureuse et concertée de la communauté internationale n'est pas engagée pour l'éradiquer définitivement de la surface de la planète». «En reculant devant la pression, en cédant au chantage et en accédant aux revendications des preneurs d'otages, on ne fait qu'encourager les organisations terroristes à persévérer dans leurs activités criminelles», a dit Messahel qui préconise que «la fermeté et la détermination doivent être sans faille, si l'on veut donner ses chances de réussite à la lutte contre le financement du terrorisme dans notre région en particulier». Il faut rappeler que l'Algérie dispose depuis 2002 d'une cellule de traitement du renseignement financier chargée de recevoir les déclarations de soupçon établies par les banques sur les mouvements suspects de capitaux. C'est d'ailleurs l'une des rares structures légales existant en Afrique dans ce domaine. En plus du financement du terrorisme en Afrique du Nord et de l'Ouest, le séminaire, dont les travaux se tiennent à huis clos, qui durera cinq jours, traitera de la lutte anti-terroriste sur tout le continent africain. Il est à rappeler que le Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (CAERT), situé à Mohammadia (Alger), a été crée par l'Union africaine en 2005, justement pour se charger de la recherche sur la lutte contre le terrorisme. Il est géré par le conseil de sécurité de l'UA.