Par Amirouche Yazid Farouk Ksentini plaide pour la création du poste de vice-président de la République. Dans un entretien accordé à l'agence officielle, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (Cncppdh), a estimé que l'introduction de ce poste répond au souci de «combler un éventuel vide en cas de vacance du poste de président de la République». Farouk Ksentini a souligné, à ce sujet, que l'idée de création du poste de vice-président de la République a été l'une «des propositions fondamentales émises par la Cnppdh et présentées, en 2011, à la commission Bensalah». Farouk Ksentini a soutenu que «la consolidation des libertés publiques et individuelles dans la prochaine révision de la Constitution est une question sacrée pour l'édification de l'Etat de Droit». Au sujet des Algériens détenus dans les prisons irakiennes, le président de la Cncppdh n'a pas caché son inquiétude quant au traitement qui leur sera réservé. Son inquiétude est expliquée par «l'entêtement des autorités irakiennes et la détérioration de la situation sécuritaire dans ce pays». Révélant «avoir eu des contacts, il y a trois jours, avec un des détenus algériens», Ksentini conclut que les détenus «vivent dans un perpétuel danger et qu'ils craignent le pire, notamment après les attaques ayant ciblé les prisons d'Abou Ghreib et Al Naji d'où plus de 500 prisonniers s'étaient évadés». Farouk Ksentini s'interroge par ailleurs sur l'entêtement des autorités irakiennes dans le traitement des détenus algériens «alors que ces mêmes autorités avaient montré de la souplesse dans le traitement des cas de détenus tunisiens, saoudiens et d'autres pays arabes». A souligner, à ce propos, qu'ils sont une dizaine de ressortissants algériens à être détenus dans des prisons irakiennes. Les détenus sont accusés par les autorités irakiennes, d'avoir «traversé illégalement les frontières irakiennes et d'être impliqués dans des actes terroristes». La drogue a été aussi un des thèmes évoqués par Farouk Ksentini. Il a déclaré, à ce sujet, que «la drogue est devenue une arme qu'on utilise contre l'Algérie». Et face à ce «péril», Me Ksentini appelle à des mesures fermes de la part de l'Etat. «Il est du devoir de l'Etat algérien de se prémunir contre ce fléau à travers des décisions fermes pour protéger aussi bien sa population que son économie», a-t-il plaidé. Le même responsable ajoutera que «la drogue touche également l'économie du pays, puisqu'elle entre en Algérie en contrepartie de produits alimentaires subventionnés par l'Etat». Ksentini souligne que «la communauté internationale sait pertinemment que le Maroc, voisin de l'Algérie, est un pays producteur et exportateur de drogue». Il s'étonnera d'ailleurs d'entendre des voix qui réclament la réouverture des frontières avec le Maroc, alors que, dira-t-il «le trafic de drogue bat son plein». Raison pour lui de soutenir que «dans ces conditions, nous ne pouvons pas rouvrir nos frontières, dans la mesure où des tonnes de drogue continuent d'entrer en Algérie». Pour une lutte efficace contre le fléau, le président de la Cncppdh suggère la révision de la loi 2004 relative à la lutte contre les crimes liés à la drogue. «Il n'est pas normal qu'on réserve la même sanction à celui qui vend 250 grammes de drogue qu'à celui qui en commercialise 20 tonnes», a-t-il expliqué. A. Y.
Algériens détenus à Guantanamo : «Ils n'ont commis aucun crime» «Les sept Algériens détenus, depuis plusieurs années, dans la prison américaine de Guantanamo n'ont commis aucun crime», a indiqué hier Me Farouk Ksentini, qui considère leur détention comme une mesure «étrange et arbitraire», dans la mesure où les accusés ont été inculpés sans jugement. Le président de la Cncppdh a déclaré ne détenir aucune information concernant le transfert de deux prisonniers algériens de Guantanamo vers l'Algérie. «Nous sommes en train d'établir des contacts avec des ONG américaines des droits de l'Homme pour le suivi de ce dossier», a annoncé Me Ksentini, selon qui «ces ONG trouvent des difficultés pour se déplacer à Guantanamo, une prison qui se trouve à Cuba».