Photo : Zoheïr Par Amirouche Yazid Loin de la célébration galvaudée de la Journée internationale des handicapés, une halte devrait être observée pour faire la part des priorités pour cette catégorie de la société. Il est incontestable que la prise en charge médicale du handicapé est nécessaire afin de ne pas générer une dégradation de son état de santé. C'est une manière de l'épargner du sentiment de fatalité et de la résignation. Il y a néanmoins une étape charnière dans la vie de la personne handicapée que nul ne doit oublier. Il s'agit de la scolarisation. Sans l'accès à l'école, il est vain de parler de prise en charge ni d'intégration de cet enfant dans la société. Car priver un enfant né avec un handicap physique de l'école, c'est signer, prématurément, son acte de décès. Les pouvoirs publics ont une grande responsabilité à assumer à l'égard de ces enfants. Bien qu'il soit difficile de s'accorder sur le mode de scolarisation des enfants handicapés, l'urgence est manifestement de ne pas compliquer leur socialisation. Des efforts sont ainsi consentis par le ministère de l'Education pour leur scolarisation, mais ils sont en deçà des attentes et de la demande. L'introduction des classes pour handicapés dans les établissements peine à se frayer un chemin alors qu'il y a urgence. 85 divisions pédagogiques existent sur le territoire national. Le chiffre demeure maigre et l'étendue de cet enseignement est limitée géographiquement. Les responsables auprès du ministère de l'Education admettent que la généralisation de cette formation est loin d'être une sinécure. «Le nombre de classes reste insuffisant», notent-ils. En plus de l'encadrement purement pédagogique, la prise en charge des enfants handicapés exige un suivi psychologique. Sans cela l'intégration des enfants ne saurait se réaliser dans les délais voulus. On note à cet effet qu'environ 200 enfants handicapés ayant atteint l'âge d'accès à l'école pour la rentrée 2008/2009 ne sont pas inscrits. Il s'agit donc de faire un travail de proximité et de sensibilisation auprès des autorités locales pour que ces enfants ne soient pas privés d'école. Une fois passé cet écueil, on se rapproche certainement de l'intégration. Dans le cas contraire, c'est-à-dire, cautionner la non-scolarisation de l'enfant handicapé, sa famille aura contribué à son exclusion. Sur ce terrain, les autorités doivent accomplir leur mission. Laisser l'enfant handicapé évoluer loin de l'école, c'est lui compliquer davantage sa place dans la société. Il serait absurde dès lors d'œuvrer pour l'inscrire dans un centre d'apprentissage, comme de tradition actuellement. En définitive, l'intégration de l'enfant handicapé passe inévitablement par l'école. Le procédé de la scolarisation importera peu. L'essentiel est de réunir les conditions nécessaires pour que cette catégorie sociale ne rate pas le chemin de l'école.