Les prix du pétrole ont ouvert en baisse, hier à New York. Cet apaisement du marché est venu dans le sillage d'un rapport mensuel mitigé sur l'emploi américain qui fait craindre pour la vigueur de la demande en brut aux Etats-Unis. Très attendues par les investisseurs pour jauger la vigueur reprise de l'économie du premier consommateur de brut de la planète, les statistiques publiées dans la matinée d'hier, ont fait l'effet d'une douche froide. Ainsi, le baril «Light sweet crude» (WTI) pour livraison en septembre perdait 71 cents, à 107,18 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après un bond de près de 3 dollars sur la séance la veille. «Malgré une baisse du taux du chômage, le nombre de créations d'emplois est très décevant et les embauches du mois dernier ont été révisées en baisse, ce qui n'est pas bon pour les perspectives de demande en brut du second semestre dans le pays», expliquent les analystes. Même cause, même effet. Dans les échanges européens, après la flambée des dernières séances, les cours du pétrole se sont repliés légèrement, hier. Vers 10h GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 109,38 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 16 cents par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques, le Brent est monté jusqu'à 110,09 dollars, passant la barre des 110 dollars pour la première fois depuis début avril. Les prix du brut se sont fortement appréciés ces derniers jours grâce à la combinaison de deux paramètres : l'amélioration des perspectives de demande mondiale et l'accumulation de risques sur l'offre de brut au Moyen-Orient. «Sur la base de meilleures données économiques en provenance des Etats-Unis et de la Chine, les perspectives de demande (de pétrole) se sont significativement éclaircies», expliquaient les analystes de Commerzbank. Une série d'indicateurs économiques publiés, mercredi et jeudi, démontrant la vigueur de la conjoncture économique aux Etats-Unis a alimenté l'optimisme des investisseurs quant à la demande énergétique du premier consommateur de pétrole au monde. Autre source de soutien pour les cours jeudi dernier, la production manufacturière en Chine qui a enregistré une progression surprise en juillet par rapport à juin, selon l'indice PMI des directeurs d'achats officiel. La deuxième économie mondiale absorbe environ 10% de la production mondiale de brut. Parallèlement, sur le front de l'offre, la persistance des risques sur l'approvisionnement en brut au Moyen-Orient a fortement contribué à la hausse de ses prix à des niveaux élevés ces derniers jours. En effet, les exportations de pétrole en Libye ont chuté de plus de 70%, en raison de la fermeture de quatre terminaux pétroliers sur les cinq que compte le pays par les milices armées, avait annoncé le gouvernement mercredi dernier. Cette chute des exportations est la plus importante depuis la reprise de l'activité pétrolière après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011. Enfin, la crise politique en Egypte continue de peser sur les cours du brut. L'Egypte n'exporte pas de pétrole mais c'est un couloir stratégique de transit du brut en provenance d'Afrique du Nord et de la région du Golfe. R. C.