L'Algérie ne produit en moyenne qu'un tiers de la consommation annuelle de la population en lait. Quelque 2 milliards de litres par an proviennent de l'importation. La production nationale de lait cru et ses dérivés n'arrivent toujours pas à répondre aux besoins de la population estimée à 5 milliards de litres de lait annuellement. La capacité de production des éleveurs de ce produit à très large consommation demeure insuffisante. En effet, l'Algérien consomme une moyenne 100 litres de lait par an et entre 50% à 70% proviennent de l'importation. Comparé à ses voisins, l'Algérien est un grand consommateur de lait. Le Tunisien ne consomme que 65 litres et le Marocain 85 litres. Face à une augmentation continue de la population et par ricochet de la consommation, le réel défi de l'Algérie est de redynamiser sa filière lait de manière à réduire considérablement sa dépendance de l'étranger. Pour ce faire, le département de l'agriculture axe sa politique sur l'amélioration du cheptel aussi bien en nombre qu'en qualité. L'Algérie dispose déjà de 250 000 vaches laitières et a importé, ces trois dernières années, environ 60 000 autres, chose qui pourrait aider, estime-t-on, les producteurs à augmenter leurs rendements. Le partenariat entre le secteur de l'Agriculture et l'association française «Bretagne International» pour le développement de la filière lait et qui pourrait aller jusqu'à 15 ans et toucher toutes les régions laitières s'inscrit dans cette optique. Ce projet est devenu opérationnel depuis février 2012 avec la mise en place d'un programme de développement dénommé «Alban», touchant trois wilayas productrices : Blida, Relizane et Souk Ahras. Toutefois, l'un des problèmes qui caractérisent la filière lait en Algérie est l'insuffisance dans la quantité de poudre de lait distribuée aux producteurs et aux transformateurs. Plusieurs commerçants relèvent que cela a déjà causé une réelle insuffisance dans la distribution de lait en sachet et une pénurie à travers plusieurs régions, notamment à l'est du pays. Et pourtant, les pouvoirs publics ont accordé à cette filière une subvention de l'ordre de 12 milliards de dinars. Et cela s'est inscrit dans le plan national de développement agricole et rural (Pndra). Lancé par le gouvernement en 2000, ledit plan vise en général le développement du volume de la production laitière ainsi que l'élevage bovin. En effet, les pouvoirs publics ont accordé plusieurs facilités financières pour secourir le secteur qui était déjà en souffrance en octroyant des primes d'incitation à la production fixée à 7 DA le litre et une prime à la collecte de lait cru de 4 DA par litre. Des résultats encourageants ont été enregistrés dans nombre d'unités de transformation, mais la facture des importations reste tout de même élevée. Mais pour les professionnels en la matière, élever la capacité de production va de la conjugaison des efforts de tous les intervenants du secteur. Un découragement au niveau d'un maillon est vite ressenti sur le reste de la chaîne de production, note un observateur. Utile de rappeler que la production des dérivés de lait a été lancée par des grandes laiteries comme Soummam, Danone, Yoplait, Hodna et autres. A ce titre, le marché algérien est dominé par la marque Soummam avec plus de 45% des parts du marché contre 23% pour Danone. S. B.