Les cybercafés pullulent de monde en été. Le Ramadhan aura ajouté un peu à cette fréquence. Les jeunes en manque de distraction ou fuyant la réalité nocturne pleine de bruit, préfèrent se connecter et entrer dans un univers multicolore plaisant, mais contrasté de virtualité et de beaucoup de menaces. Les parents doivent contrôler davantage leurs progénitures, alertent des associations. Face au manque de moyens de distraction et détente au profit des jeunes, les cybercafés constituent pour eux une sorte d'évasion afin d'y rêver. Un rêve pas tout à fait clean si l'on met en relief les multiples dangers que révèlent Internet notamment en présence des mineurs, curieux. «L'utilisation des nouvelles technologies s'avère bénéfique et fatal à la fois», alertent les associations versées dans la lutte contre le dérapage généré par cet outil de multi-communications. Avec la multiplication des cybercafés, et la légère amélioration du débit, qui reste le talon d'Achille pour la plupart des propriétaires des lieux, la navigation sur Internet est devenue à la portée de tous. Et l'été se taille la part du lion en matière de fréquentation dès lors que le Net attire autant de jeunes attirés par diverses distractions on-line. «Je fréquente cet espace chaque jour à des heures variées. Mes camarades et moi engageons des jeux collectifs», nous confiera un adolescent dans un cybercafé. La fréquentation a du moins été accentuée durant ce mois sacré qui est tombé en plein été. C'est-à-dire en période de vacances scolaires où d'habitude les jeunes se ruent vers la grande bleue. Ainsi, un tour nocturne après la rupture du jeûne au niveau de ces lieux d'évasion virtuelle dévoile de nombreux jeunots, dont l'âge ne dépasse pas les 16 ans, scotchés à l'écran. Il y a le jeu. Mais il y a aussi les discussions (chat), les blogs, les webcams… Des connaissances furtives qui donnent à rêver aux ados. Mais ces «contacts» n'ont rien à voir avec la réalité. On peut tomber aussi bien sur un hacker qu'un pédophile ou un escroc. Parfois, ce sont des bambins de 10, 11, 12 ans qui font la queue des places pour se connecter. Certains propriétaires les chassent carrément arguant leur âge précoce qui nécessite la présence d'un adulte, tandis que d'autres, par inattention ou par inconscience du danger que pourrait représenter la toile, laissent ces enfants surfer comme ils veulent, au risque de tomber sur des sites sulfureux ou dangereux. Et jusqu'ici aucune indication placardée n'interdit les «personnes» vulnérables ou plutôt incitant les gérants à interdire l'accès à ces petits. En clair, la charte qui définit l'utilisation d'Internet demeurent inexploités. Paraphée entre les services d'Algérie télécom et les associations professionnelle et de parents d'enfant, ladite charte de protection est rarement explicite chez les internautes encore moins chez les gérants des cybercafés. D'ou la nécessité d'accentuer de vigilance et de la part des parents et des propriétaires. «Dans mon cyberspace une option de blocus est activée notamment vis-à-vis des sites jugés dangereux pour les enfants», soutient un propriétaire au niveau du centre-ville. Néanmoins cette vigilance n'est pas généralisée en chaque espace du genre. Internet qui vient suppléer le manque flagrant en matière de loisir oblige les enfants à y passer plusieurs temps devant l'écran à pianoter le clavier et à en sortir divers images, souvent emplies de mauvaises surprises en y accédant à des sites nuisibles. La sensibilisation est ainsi la première arme à développer contre la cybercriminalité. Un chantier qui interpelle la société civile, les parents, les fournisseurs d'accès, et les intéressés mineurs. De multiples débats étaient provoqués sur le sujet sans pour autant parvenir à un résultat escompté. Les enfants continuent paisiblement de fréquenter ces aires. Et l'absence des proches est une autre responsabilité à mettre à l'indexe. «C'est clair les premiers à incriminer ce sont les pères qui doivent contrôler leurs gamins. On ne peut pas laisser un chérubin de 12 ans seul dans un cybercafé sans lui montrer la bonne voie de la navigation», lâche un membre d'une association de parent d'élèves qui admet cependant que l'Algérie a placé ce phénomène au cœur de ses préoccupations en ayant opté pour des consultations en lignes ou via des cyber patrouilles, mais «cela reste insuffisant». Si en période de l'année scolaire les collégiens se rendent aux cybercafés pour faire leurs devoirs ou les recherches demandées par l'école, en été c'est autre chose qui attire : jeux, téléchargements de films et de musique,… Bref tout ce que la connexion offre de bon et de mauvais aux cybernautes à travers les divers réseaux. L'activité de la protection parentale passe inéluctablement en premier lieu pour prémunir ces âmes encore fragiles contre toute sorte de dangerosité morale ou physique. Si le degré de criminalité ne se fait pas encore sentir c'est parce que les cas de désagréments ou d'arnaques restent inconnus. Pas la moindre statistique du nombre de cyber-crimes. Les cybercafés enregistrent une affluence nombreuse en été composée essentiellement de petits. Quant aux adultes, ils ont la tête ailleurs. Ils cherchent le chemin en ligne qui leur permettrait de partir vivre outre-mer. «Il y a pas mal de personnes qui ont eu la veine de partir grâce à un contact sur la toile», indique un jeune étudiant rongé par le chômage et qui nourrit l'espoir de faire un jour partie de ces chanceux. Il rêve de prendre le large, et Internet lui offre l'opportunité de trouver peut être le chemin qui lui permettrait de vivre son rêve. N. H.