Par Amar Rafa Visiblement la politique ne rime pas bien avec le carême. A l'évidence, c'est le constat qui saute aux yeux de l'activité partisane durant le mois sacré de Ramadhan qui s'achève. Nombreuses sont les formations politiques qui, certainement abasourdis par le jeûne, n'ont eu de cure ni d'assumer leur rôle d'animation, ni de prendre en charge les sujets en relation avec les préoccupations de la société: Inflation, niveau de vie. En faisant mine de ne rien savoir, les partis en dehors des activités organiques internes, ne se sont hasardés qu'a tenir des conférences débat. Et, leurs responsables se sont limités à des réactions de conjoncture, au sujet de la situation en Egypte à titre d'exemple. Sur ce terrain, les islamistes algériens ont été les plus actifs, pour démontrer leur solidarité avec leurs «frères» d'Egypte à la suite de la destitution du premier président élu de la confrérie islamiste internationale. En soutenant la «légitimité» dans le pays des pharaons, les islamistes algériens ont certainement senti le péril en la demeure. Soit la chute d'un exemple, auquel ils s'accrochaient pour se propulser au pouvoir. Hormis le rassemblement de soutien à Morsi, auquel ont assisté à peine une centaine de personnes, à l'initiative du MSP, ce dernier ainsi que le mouvement Ennahda ne ratèrent aucune de leurs sorties pour exprimer leur crainte au sujet de leur avenir politique en Algérie, en lançant des messages subliminaux en direction du pouvoir qui font croire à leur attachement à un Etat civil, au lieu du théocratique qu'ils ont toujours appelé de tous leurs vœux. Cela a lieu au moment où les grands ténors de la scène politique, notamment les partis du pouvoir, le FLN, et du système, le RND, sont englués dans leurs crises internes, ne tentant même pas d'entrevoir une sortie de crise dans la perspective d'un probable rôle d'appareil électoral à l'occasion de l'élection présidentielle de 2014. Au rythme où vont les choses, l'on ne peut que se demander si finalement cette échéance intéresse réellement les partis. Pas grand monde, en apparence. A remarquer surtout le peu d'empressement des partis à designer leurs candidats à cette élection, ainsi que celle des candidats libres. Mis à part quelques personnalités, dont l'ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour qui s'est fait connaître. ils ne sont pas légion, ils se comptent sur les doigts d'une seule main, en majorité à l'étranger, qui se sont lancés dans la campagne de récolte des 75 000 signatures requises par la loi. Même remarque du côté des partis de la mouvance dite «démocratique» qui, toutes proportions gardées, ont semblé se complaire, eux aussi, dans une sorte d'attentisme inexplicable du reste. Ils se sont contentés d'activités d'ordre organique, et de conférences-débats. Exception faite du FFS, qui a fait état d'une visite sur le terrain, plus exactement à Bejaïa, du 1er secrétaire du parti. Au chapitre des partis «nationalistes», seul le FNA a tenté de rassembler ce qui reste encore de ses fideles militants, lors de conférences régionales où son SG, Moussa Touati, a ressorti son cheval de bataille, «le vote électronique», et dévoilé sa nouvelle orientation, en se fondant particulièrement dans des diatribes sur les gouvernants dont il pouvait aisément faire l'économie. Hormis ces quelques autres actions sporadiques, les autres partis semblent se morfondre dans l'attente d'un probable signal pour sortir de leur hibernation, pour se sustenter par la grâce des élections. Et pendant ce temps là, le gouvernement a tenté d'animer un tant soit peu la scène politique, avec les sorties sur le terrain du chef de l'exécutif, bravant la canicule et les contraintes du jeûne, en allant traîner sa silhouette sur les chantiers de Tindouf et de Tiaret, pour désamorcer la crise sociale, à coups de milliards sonnants et trébuchants. Après quoi, les partis viendront surement crier au loup, à leur réveil souvent tardif. A. R.