Par Wafia Mouffok Se plaignant souvent de l'absence d'animation culturelle et d'espaces de détente, les Algérois ont été vraiment gâtés durant le mois de Ramadhan. Ayant coïncidé cette année avec la saison estivale, le mois sacré durant lequel les gens sont habitués aux sorties nocturnes a vu naître comme des champignons différents espaces de loisirs au sein de la capitale, que cela soit au niveau des espaces publics ou privés. Des kheimates des hôtels et restaurants en passant par les scènes des institutions culturelles et autres dressées par les autorités locales, les jeunes ont vraiment eu l'embarras du choix cette année. Même question moyen financier, les gens n'ont pas eu à se plaindre car il y en a eu pour toutes les bourses. Mais une fois que le mois de Ramadhan a pris fin, la capitale s'est replongée dans son lourd sommeil. En effet, en ce mois d'août très rares sont les activités artistiques proposées au grand public et l'on se retrouve face à un vide total. Conscientes de cela, certaines institutions ont tenté de dresser un programme artistique pour animer la capitale, mais ces initiatives se font rares aussi. A titre d'exemple le festival culturel international l'Eté en musique à Alger, qui s'ouvrira demain pour s'étaler jusqu'à la fin du mois. Abrité par les espaces de l'Office national de Riad El Feth, cet événement verra la participation d'un grand nombre d'artistes qui animeront des méga shows, mais cela dans des lieux pas forcément accessibles et attrayants et, comme on dit, une hirondelle ne fait pas le printemps. Ce qui reste incompréhensible aussi c'est que malgré le fait que la saison estivale soit toujours en cours, les kheimates ont été pliées et rangées juste à la fin du mois de Ramadhan, ne faisant que confirmer que la culture de circonstance continue en Algérie. Pour contrer cela, les autorités locales de quelques communes de la capitale ont tenté d'apporter un peu de gaieté au quotidien des gens et cela en installant des scènes au niveau des places et plages. Mais pourquoi l'initiative s'est limitée à quelques rares responsables ? Après s'être surpassés durant le mois de Ramadhan, les différents acteurs de la vie culturelle ont cessé leur activité, à l'image des associations, boîtes d'organisations d'événements privés et pleins d'autres. Faudra-t-il attendre une autre circonstance pour espérer voir Alger animée ? Devenu presque une tradition, le vide artistique observé durant cette période de l'année est dur à vivre, surtout par rapport aux jeunes en mal de loisirs. Il y a aussi un autre fait qui n'améliore guère la situation, c'est l'absence de restaurants ou cafés avec au menu une prestation artistique, le pire est que cela se fait durant l'année mais pas en cette période où tout le monde semble s'être mis d'accord pour déserter la ville et croiser les bras. En attendant la rentrée, espérons que certains bienfaiteurs tenteront d'égayer le paysage artistique en ces longues soirées d'été. W. M.