à quelques heures de la tenue d'une session extraordinaire du comité central du parti, le FLN est en pleine confusion. Ses membres, qui ont créé la triste «bataille des hôtels», continuent à se déchirer par différents moyens. Iront-ils jusqu'à donner lieu à deux sessions ? Des voix au sein de l'ancien parti unique, sans direction depuis la destitution de Abdelaziz Belkhadem, montrent leur optimisme quant à la capacité du parti à éviter un tel affront. Moussa Benhamadi, membre du Bureau politique du FLN et par ailleurs ministre de la Poste et des TIC, en est même certain que «la sagesse va prévaloir en privilégiant l'intérêt du parti». La lecture du ministre est cependant contredite par celle d'un ancien ministre. Rachid Boukerzaza, membre de l'aile dite des redresseurs contre le règne de Belkhadem, craint plutôt une implosion du parti. «Il y a un très grand risque que le parti implose», avertit-il. Une crainte que renforce l'insistance de Abderahmane Belayat, à ne pas tenir cette session à l'hôtel El Aurassi. Aux dernières nouvelles, les membres du comité central du FLN sont sommés de rejoindre l'hôtel El Aurassi. Le coordinateur national du parti tient néanmoins à ce qu'il marque sa désapprobation à la procédure des pouvoirs publics, qui ont autorisé l'organisation de cette session après une demande formulée par le groupe de Boumahdi. Selon Abderachid Boukerzaza, les membres du Bureau politique ayant pris part à la réunion du 24 août ne veulent pas entendre d'un autre lieu que celui choisi dans ladite réunion, à savoir l'hôtel Ryad (Sidi Fredj). Le porte-parole du FLN, M. Kassa Aïssi expliquait même le choix par des raisons financières. Mais depuis lundi (avant-hier), le groupe de Belayat ne se contente pas d'un simple refus de la domiciliation décidée par le ministère de l'Intérieur. Un recours a été introduit alors par Belayat auprès d'une juridiction afin de réclamer l'annulation de l'autorisation octroyée au groupe de Boumahdi. Par la suite, Abderahmane Belayat enregistrera une défection dans ses rangs : Abdelhamid Si Affif n'est plus dans ce camp. Pour ce dernier, «la réunion du comité central du FLN, dont l'ordre du jour est l'élection d'un nouveau secrétaire général aura lieu à l'hôtel El Aurassi». Il expliqua sa position par un souci de cohésion. «J'ai accepté d'assister à la réunion du comité central à El Aurassi dans l'intérêt du parti. Je refuse que le FLN se divise», soutient-il. Si Affif n'a pas manqué de fustiger les ministres membres du Bureau politique du parti. Il est, à ce titre, convaincu, que «les ministres sont les seuls responsables de la situation que vit le parti». Et plus que cette triste bataille des hôtels, le groupe de Abada conteste l'attribution de l'autorisation pour le groupe de Boumahdi pour la tenue de la session extraordinaire du CC dont les travaux devraient se dérouler à partir de demain. «Ce n'est pas au ministère de l'Intérieur de donner une autorisation pour la tenue du CC mais plutôt à la justice car la dernière session a été clôturée et n'est pas restée ouverte, comme le prétend le groupe de Boumahdi», estime-t-on du côté du groupe de Abdelkrim Abada. Appuyé par d'autres membres du comité central, ce dernier s'en est plaint auprès du Conseil d'Etat, remettant ainsi en cause la légalité de l'autorisation accordée à Boumahdi and co. Abada soutient que «Boumahdi n'a pas la prérogative ni une quelconque qualité pour aller demander une autorisation au ministère de l'Intérieur. C'est Abderahmane Belayat qui a cette prérogative parce qu'il a été désigné par le dernier comité central en tant que coordinateur». Concernant les potentiels successeurs de Abdelaziz Belkhadem au poste de secrétaire général, deux noms sont évoqués pour «disputer» la partie à Amar Saïdani, qui serait le candidat du consensus. Il s'agit de Saïd Bouhedja et de Mustapha Mazouzi. A. Y.