Par Amirouche Yazid Rebondissement au sein du FLN. La session extraordianiare du comité central tant attendue parmi la famille du FLN n'aura pas lieu aujourd'hui. A la grande surprise du groupe d'Ahmed Boumehdi qui préparait le rendez-vous organique, le Conseil d'Etat a pris dans l'après-midi d'hier la décision d'invalider l'autorisation de tenir une session extraordinaire du comité central du Front de libération nationale accordée par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Alors que les militants de l'ancien parti unique croyaient à la fin d'un feuilleton qui aura duré plus de sept mois, les choses prennent visiblement une autre tournure. Pourtant, les partisans d'Ahmed Boumehdi, qui ont pris l'initiative de solliciter l'accord des pouvoirs publics, donnaient l'impression de maîtriser le processus. Surtout que Daho Ould Kablia, ministre de l'Intérieur défendait l'option d'une session extraordinaire du CC du FLN réclamée par celui qui avait présidé la session aux termes de laquelle avait été destitué Abdelaziz Belkhadem. Le rebondissement d'hier soir a généré deux réactions. Dans le camp d'Ahmed Boumehdi et ses partisans, la décision du Conseil d'Etat a été reçue comme une douche froide pour une équipe qui a cru avoir fait l'essentiel depuis au moins jeudi dernier. La surprise est d'autant plus grande que le groupe d'Ahmed Boumehdi accréditait l'idée d'une caution des pouvoirs publics. Chez les partisans d'Abderahmane Belayat, coordinateur national du parti, l'heure était à la réjouissance et à la jubilation. A l'annonce de l'invalidation de la session, c'est un Belayat aux anges qui s'est présenté au siège du parti, sis à Hydra. «Notre parti vient d'être sauvé d'une disparition certaine et d'une faillite suite aux comportements de certains», a-t-il déclaré, sur un ton de satisfaction et d'une revanche prise sur ses adversaires. Pour marquer le point, Abderahmane Belayat insista à dire qu'il n'y aura pas de réunion ce jeudi à l'hôtel Aurassi. Quand est-ce qu'aura lieu donc ce rendez-vous organique du parti ? Avec beaucoup de fierté et avec le sentiment d'un dirigeant qui s'approprie ses prérogatives, Abderahmane Belayat soutient que «c'est le bureau politique qui va décider de la date de la tenue de cette session en concertation avec le coordinateur national du parti». Une conférence de presse est prévue, dans ce sens, pour aujourd'hui, afin de livrer les dernières évolutions dans la maison du FLN. Avec l'annulation de cette session, qui devrait consacrer la fin de l'intérimaire au sein de l'ex-parti unique, c'est plus que jamais la confusion. C'est aussi un prolongement du provisoire qu'a hérité Abderahmane Belayat depuis le 31 janvier 2013, date de la destitution d'Abdelaziz Belkhadem. L'annulation renforcera par ailleurs la position du coordinateur, qui n'a pas cessé de dire que les conditions ne sont pas encore réunies pour la tenue de la session extraordinaire du CC du FLN. Il ouvrira cependant de nouveaux «fronts» de la contestation entre les militants du parti, surtout au niveau de l'Assemblée populaire nationale, dont le début de la session d'automne est prévu pour le 2 septembre. Au FLN, ce n'est pas encore le bout du tunnel. La crise organique est partie pour durer ! A. Y.