Comme tous les ans, les clubs algériens engagés en compétitions africaines ont atteint la voie de garage, avant même que ne commencent les choses sérieuses. Ce mal est si récurrent qu'on ne semble plus en souffrir, et c'est là que cela devient inquiétant dans un pays qui a écrit une des plus belles pages de l'histoire du football africain et, de surcroît, dit avoir entrepris la relance de cette discipline sur ses terres, en professionnalisant ses clubs. Mais à y regarder de plus près, on croit savoir que l'élimination précoce et répétitive des équipes algériennes des compétitions continentales pourrait être liée, soit à la formule du championnat ainsi que la période durant laquelle il se joue, ou bien la mauvaise préparation, le choix des lieux et des sparring partners. Comme chaque année, on nous annonce avec froideur l'élimination précoce d'un club d'une compétition africaine. Parfois, c'est à la limite si l'un fait un tour de plus, mais toujours est-il qu'à l'arrivée, on constate que le parcours a encore été plus chaotique. La JSK, la JSMB, l'ASO, le CRB, l'USM Alger et l'ESS n'ont pas failli à la règle. Les kabyles de la JSK, qui avaient réussi l'exploit de remporter six coupes africaines, dont trois consécutives, n'arrivent plus à s'imposer dans le championnat national, alors que l'ASO traîne la patte et se morfond dans les profondeurs, évitant de justesse le purgatoire chaque exercice. Beaucoup de choses sont à revoir à la fois. D'abord, la place du football dans les communes et les wilayas. Ensuite le nombre des pratiquants de ce sport que nous devons augmenter. L'élargissement de la base sera notre cheval de bataille. L'amélioration du niveau de nos cadres est également une préoccupation majeure. Mais ce qui préoccupe le plus, c'est la situation des clubs qui se débattent dans des difficultés financières énormes. C'est un problème où il y a plusieurs intervenants, mais ils n'ont pas su trouver la solution idoine. Si notre but est de retrouver le toit de l'Afrique, de nous qualifier pour les tours très avancés de la compétition africaine, il faut revoir beaucoup de choses dans notre championnat. Si nous comptons également consolider la position des équipes nationales au niveau des jeunes, il faut revoir la formule, les stades, les horaires et les journées ou se disputent le championnat de ces éternels oubliés. Au sein des clubs, les plus huppés en Algérie, les joueurs, avec très peu de temps de jeu dans les jambes, ne tiennent pas le rythme soutenu des équipes adverses, malgré d'excellentes dispositions qui leur auraient été largement profitables, dans un autre contexte. Si nous voulons retrouver rapidement notre vraie place sur le double plan arabe et continental, pour nos équipes qui sont devenues professionnelles, il faut faire le bon choix ! F. C.