Le dépouillement des bulletins a donné lieu aux résultats attendus par le syndicat, qui maintient toujours la pression sur la direction. Ainsi sur les 5 101 employés du complexe inscrits, 4 661 se sont exprimés (soit un taux de participation de 91,37%), dont 4 639 ont voté pour le mouvement de grève et 22 contre. L'écrasante majorité des 29 unités composant le complexe sidérurgique soutient le syndicat dans son action pour la satisfaction de la plateforme de revendications socioprofessionnelles transmises à la direction au mois de juin passé. Revendications dont l'essentiel a trait à une augmentation des salaires de l'ordre de 30%, la revalorisation de la prime de panier et l'indemnité de femme au foyer. Le texte du communiqué, qui use d'un lexique empreint de fermeté, s'appuyant sur la décision des travailleurs et sur les textes de loi régissant les relations de travail, devient plus conciliant à la fin pour annoncer que «... Le syndicat ne rompt pas le dialogue et se tient disposé à répondre à toute sollicitation émanant de la direction générale de l'entreprise.»Avant-hier, et parallèlement à l'opération de vote, des négociations se tenaient au siège de l'inspection de travail. Une tripartite qui avait regroupé représentants de la direction, inspecteur régional du travail et syndicat pour essayer de concilier les parties en conflit et trouver une solution qui pourrait satisfaire les uns et les autres et éviter ainsi une grève qui mettrait en péril le complexe sidérurgique déjà en difficulté. Les négociations qui avaient duré près de 12 heures d'affilées (de 10 heures du matin à 22 heures) n'avaient pas abouti et les 2 parties se sont quittées pour se revoir aujourd'hui pour un nouveau round de négociations. La situation est donc critique et si la grève générale et illimitée est déclenchée, le complexe sidérurgique ne s'en relèverait pas, les pertes (1 million de dollars/jour) l'enfonceront encore plus, outre le fait qu'un arrêt du haut fourneau arrivé en fin de campagne serait catastrophique, son redémarrage est hypothétique selon les techniciens et ingénieurs du complexe sidérurgique. M. R.