Un préavis de grève a été, de ce fait, transmis, hier à 9h, à l'administration d'ArcelorMittal Annaba, selon Daoud Kechiche, secrétaire général du syndicat d'entreprise. Cette grève illimitée commencera le 11 du mois en cours à partir de 5h. « La question d'aller ou non vers un mouvement de débrayage a été laissée à l'appréciation des travailleurs, lesquels ont été appelés à voter à bulletin secret », a signalé le SG du syndicat. Organisée lundi, l'opération de vote a duré jusqu'à minuit. « Au niveau du complexe, nous travaillons 24 heures sur 24 et par brigade. Nous avons donc permis à tous les travailleurs de donner leur avis sur la question », a expliqué M. Kechiche. Ainsi, sur les 5.101 travailleurs inscrits au niveau du complexe, 4.661 ont voté, ce qui représente un taux de participation global de 91,37%. La majorité des votants, soit 4.639 travailleurs, se sont montrés favorables à la décision du syndicat de déclencher une grève, soit 99,53%. Un vote attendu d'autant que M. Kechiche avait déjà annoncé que, eu égard à la situation de blocage et à l'échec des négociations avec l'administration, les travailleurs appuieront la décision du syndicat. Face à cette situation, l'administration n'est pas restée indifférente. Elle a, encore une fois, tenté d'apaiser les esprits pour éviter l'arrêt des machines de production, sachant qu'un jour de grève peut engendrer une perte de près de un million de dollars. Pour cette raison, l'administration a fait, avant-hier, au syndicat des travailleurs une nouvelle offre. Elle accorde une augmentation de 16% sur le salaire de base, applicable en trois tranches, à savoir 10% à compter du salaire du mois d'août 2013, 3% à partir de juillet 2014 et les 3% restants une année après, à savoir en juillet 2015. Elle a également revu à la hausse son offre par rapport à la prime de panier de 50%, accordant, au final, 350 DA. Nouvelle offre de la direction Pour ce qui est de la prime de la femme au foyer, l'administration a signifié que cette question sera traitée lors de l'ouverture des négociations de la convention de branches au même titre que les 9 autres points inscrits dans la plateforme de revendications qui sont toujours en suspens. Lors de la dernière réunion de conciliation tenue la semaine dernière, l'administration avait, après avoir consulté la direction générale d'ArcelorMittal, proposé une revalorisation sans condition de 10% du salaire de base, une augmentation de la prime de panier de 50 DA passant ainsi de 250 à 300 DA. Cependant, « la nouvelle offre de l'administration est conditionnée par une trêve d'une durée de trois années », a indiqué M. Kechiche. Les travailleurs ont rejeté l'offre, notamment l'exigence d'une trêve. « La signature de la trêve répond à des conditions bien précises et nécessite des négociations spéciales et, dans ce cas, nous sommes obligés de nous référer à la centrale syndicale », a précisé le syndicaliste. Invités, hier, à une rencontre de conciliation organisée sous l'égide de l'Inspection du travail, les deux protagonistes n'ont pas trouvé un terrain d'entente. « La réunion n'a pas duré plus d'une heure », a signalé M. Kechiche. Selon lui, il est attendu d'autres rencontres administration-syndicat pour essayer de solutionner le problème et sortir de cette situation d'impasse. Le syndicat revendique une augmentation de 24% sur le salaire de base, une prime de panier de 550 DA et la prime de la femme au foyer de 3.000 DA au lieu de 1.500 DA.