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La Centrafrique se dirige vers une nouvelle guerre civile Des dizaines de morts dans des combats entre les Séléka et les partisans de l'ancien président Bozizé
La situation devient de plus en plus inquiétante en République centrafricaine où les combats entre les anciens rebelles Séléka, aujourd'hui au pouvoir, et les partisans de l'ancien président déchu François Bozizé ont repris, six mois après le renversement de ce dernier. Plusieurs sources ont fait état de plusieurs dizaines de morts dans les affrontements qui ont eu lieu en fin de semaine dernière et qui se poursuivraient encore, selon d'autres sources, citant le gouvernement intérimaire de Bangui. Un porte-parole de ce gouvernement, dirigé par la coalition Séléka a ouvertement accusé les fidèles de Bozizé de chercher à reconquérir le pouvoir par la force, selon Reuters. Les derniers combats se sont déroulés à Bouca, une localité située à une centaine de kilomètres à l'est de Bossangoa où les civils ont fui vers les forêts voisines pour se protéger, a indiqué le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) qui s'inquiète depuis des semaines de la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire dans ce petit pays de l'Afrique centrale. Les combats auraient commencé, selon certains habitants, après l'attaque de la ville et d'un ancien camp de rebelles par une trentaine d'hommes partisans de l'ancien président. «Les forces du ministère de la Défense ont perdu cinq hommes et il y a eu plus de cinquante tués parmi les assaillants et les civils (lors des combats de samedi et dimanche)», a déclaré Guy Simplice Kodégué, porte-parole de Michel Djotodia, le nouveau chef de l'Etat, a rapporté l'agence d'information anglo-saxonne. Crépin Mboli-Goumba, porte-parole du gouvernement, a réclamé une intervention internationale pour rétablir l'ordre. «C'est une tentative de Bozizé et de ses partisans en vue de reprendre le pouvoir. Six villes sont tombées, ce qui montre que la Séléka ne contrôle pas la situation et nous demandons donc une intervention de la communauté internationale», a-t-il dit à Reuters. Une information confirmée, lundi, par un des proches de l'ancien président déchu et anciennement son porte-parole, Levy Yékété. «Les forces armées centrafricaines, après s'être résignées un certain moment, ont pris la décision aujourd'hui de répliquer à la Séléka et de permettre le retour du président François Bozizé à la tête du pays, en tant que président élu par le peuple centrafricain, qui a un mandat en cours», a indiqué Levy Yakété sur les ondes de Radio France Internationale (RFI). La reprise des combats risque de replonger la Centrafrique dans une nouvelle guerre civile, avertissent les organisations humanitaires présentes sur place. Ces derniers jours, de graves violations des droits de l'Homme, notamment de la part des hommes armés incontrôlables des Séléka, ont été signalés à travers plusieurs provinces du pays et dans Bangui. Ces violations ont contraint des milliers de personnes à fuir leurs villages et à se réfugier dans les camps pour déplacés de l'ONU, déjà saturés, et dans les pays voisins pour les régions frontalières. Le HCR estime à plus de 200 000 le nombre de personnes déplacées en raison des violences. Plus de 62 000 ont gagné le Tchad, le Cameroun et la République démocratique du Congo (RDC) depuis le début de la crise en septembre 2012. L. M./Agences