Par Badiâa Amarni L'association des femmes chefs d'entreprises Seve rejoint le point de vue du patronat par rapport aux questions du financement des projets, des problèmes de banque et autres qui seront posées lors de la prochaine tripartite et ajoute de nouvelles propositions pour les femmes entrepreneurs. C'est ce qu'a indiqué Mme Rachedi Fatiha représentante de Seve lors de son passage, hier, au Forum du quotidien Echaab. L'intervenante a déclaré qu'il faut une politique orientée vers l'entreprenariat féminin. Les propositions de cette organisation patronale féminine sont liées à la mise en place d'un fonds de financement des projets des femmes de même que des centres de facilitation. L'hôte du Forum d'Echaab a abordé, lors du débat, plusieurs questions liées notamment à la mortalité des entreprises, à la nécessité d'évaluer les politiques publiques pour assurer leur réussite, à la nouvelle stratégie industrielle, et à l'adéquation entre la formation et l'emploi. Sur le premier aspect, à savoir la mortalité des entreprises, notamment celles créées par la gent féminine, Mme Rachedi a indiqué, sans avancer des chiffres qui ne sont pas encore réels, que la réalité du terrain montre que «les femmes entrepreneurs sont battantes et ont un regard très pointu sur leur entreprise, en plus d'avoir une façon différente de gérer que les hommes en instaurant un esprit de famille dans leur gestion». Toujours selon elle, «les femmes et de l'avis même des banquiers remboursent leurs crédits mieux que les hommes parce qu'elles sont craintives». Par contre, «leurs entreprises restent à un niveau familial du fait qu'elles ont aussi une responsabilité à l'intérieur de la maison». Ce qui pousse Seve à recommander aux pouvoirs publics de mener deux actions, à savoir la mise en place de fonds dédiés aux femmes de même que la création de centres d'accompagnement, des incubateurs et des pépinières entre autres. Pour ce qui est du suivi des politiques publiques mises en place, la conférencière insiste sur l'importance de leur évaluation à travers des études d'impact. «Toute politique publique doit être évaluée. Il n'y a pas de réussite sans évaluation et sans réajustement par d'autres politiques», précise Mme Rachedi. Pour elle, l'évaluation doit se faire non en termes de textes d'application mais en termes de ressources humaines en charge de l'application de ces politiques publiques. Sur la nouvelle politique industrielle, la représentante de Seve estime qu'elle est bonne telle qu'elle est présentée aujourd'hui et même par le passé, mais pour elle toute politique nécessite des études d'impact et un diagnostic de même qu'un contrôle et des réajustements. Car, soutient-elle, continuer à faire des politiques sans analyser les premières ne servira pas à grand-chose. Enfin et sur l'adéquation formation-emploi, Mme Rachedi déclare qu'il est aujourd'hui important de former suivant les besoins du monde économique et ne pas continuer à former des chômeurs. B. A.