Plus de vingt-quatre heures après le début de l'attaque terroriste contre le Westgate, la prise d'otages se poursuit au centre commercial le plus en vue de Nairobi, la capitale kenyane. Les forces de sécurité locales, secondées par les services secrets des pays occidentaux et les forces spéciales israéliennes, n'arrivaient toujours pas à libérer les otages qui s'y trouvaient toujours. Le nombre de victimes déjà lourd, est passé de la trentaine annoncée samedi au soir, près de 70 personnes tuées. Le commando islamiste, vraisemblablement affilié au Shebab somalien, a agi, selon ses porte-paroles, en représailles contre l'armée kenyane. Dans son message de revendication sur le compte Twitter, fermé depuis, on affirme que «ce que les Kényans voient à Westgate, c'est de la justice punitive pour les crimes commis par leurs soldats» en Somalie «contre les musulmans». Entrée fin 2011 en Somalie, l'armée kényane se maintient dans le sud du pays dans le cadre d'une force africaine soutenant le gouvernement somalien qui a infligé de nombreuses défaites aux islamistes. Ces derniers ont menacé, à maintes reprises, de s'attaquer aux intérêts kenyans si leurs soldats ne se retiraient pas des terres somaliennes. Les assaillants ont pénétré, faut-il le rappeler, samedi après-midi dans le centre commercial, ouvrant le feu à l'arme automatique et à la grenade sur la foule d'un millier de clients et d'employés du centre libérant par la suite ceux de confession musulmane. Jusqu'en début de soirée hier, les affrontements se poursuivaient, clients apeurés et employés traumatisés, piégés dans le centre, ont continué d'en émerger par petits groupes, au fur et à mesure de la lente progression des forces de l'ordre. Blessés et cadavres ensanglantés ont été évacués par les services de secours. Une tentative pour reprendre le contrôle du bâtiment a échoué dans la journée, mais les forces de sécurité espéraient toujours mettre fin à la crise. Deux Françaises, trois Britanniques, un ressortissant sud-africain, une Sud-Coréenne, une Néerlandaise et deux Indiens sont décédés, ainsi qu'un célèbre poète et homme d'Etat ghanéen, Kofi Awoonor. Des Américains et de nombreux autres Occidentaux, cibles privilégiées des assaillants, figurent parmi les blessés, estimés à 175 par Nairobi. Le président kényan Uhuru Kenyatta a annoncé que son neveu et la fiancée de ce dernier figuraient parmi les tués. Les responsables de l'attaque «devront payer pour leurs actes ignobles et bestiaux», a-t-il menacé. Selon le ministre de l'Intérieur, Joseph Ole Lenku, 10 à 15 agresseurs étaient encore retranchés, hier, dans le centre commercial, cernés par les forces de sécurité et détenant un nombre indéterminé d'otages. Ouvert en 2007, le Westgate abrite restaurants, cafés, banques, un grand supermarché et un cinéma multiplexe qui attirent des milliers de personnes chaque jour. Dans une capitale connue comme le hub de l'Afrique de l'Est, où vivent de nombreux expatriés rayonnant dans toute la région, l'endroit était régulièrement cité par les sociétés de sécurité comme une cible possible de groupes liés à Al Qaïda, notamment les shebab. Washington a dénoncé un acte «ignoble», unanimement condamné par les quinze pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU.
M. N.
L'Algérie condamne avec «la plus grande énergie» L'Algérie condamne avec «la plus grande énergie» l'attaque terroriste menée samedi contre un centre commercial de Nairobi et «réaffirme sa ferme condamnation du terrorisme sous toutes ses formes», a indiqué dimanche à Alger le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani. «L'Algérie condamne avec la plus grande énergie l'attaque terroriste, lâche et haineuse, menée samedi contre un centre commercial de Nairobi, et réaffirme sa ferme condamnation du terrorisme sous toutes ses formes et sa détermination à combattre ce fléau qui constitue une grave menace pour la paix et la sécurité internationales», a souligné M. Belani dans une déclaration à l'APS. «En ces circonstances tragiques, nous exprimons notre pleine solidarité avec le peuple et le gouvernement kenyans ainsi que nos condoléances aux familles des victimes ainsi qu'à leurs proches», a-t-il ajouté. Au moins 59 personnes ont été tuées dans l'attaque d'un centre commercial de Nairobi, selon le bilan donné par le ministre kényan de l'Intérieur.