Le président russe Vladimir Poutine a salué hier, la coopération de Damas en vue de la destruction des armes chimiques en Syrie. La Russie affirme toutefois que l'opération sera délicate. M. Poutine a dit, en revanche, avoir évoqué avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry, en marge du sommet Asie-Pacifique, la conférence de paix dite Genève 2 que Moscou et Washington cherchent à organiser à la mi-novembre. «Les Etats-Unis ne veulent pas qu'Al Qaïda vienne au pouvoir en Syrie, non? Et nous ne le voulons pas non plus. Nous avons des objectifs communs», a-t-il expliqué selon l'agence Interfax, assurant que les divergences n'étaient que de nature «tactique». M. Poutine a aussi proposé d'inviter de «grands» pays à majorité musulmane, en particulier l'Indonésie, à la conférence de paix. L'ordre du jour de la conférence reste cependant un obstacle de taille : le régime exclut qu'elle puisse aboutir à un départ de Bachar al-Assad, alors que l'opposition exige que le président syrien soit écarté de toute transition politique. La Turquie a affirmé ne jamais avoir permis à des groupes radicaux de passer par son territoire pour attaquer le régime syrien. Vendredi, M. Assad avait assuré que ce pays paierait «cher» son soutien aux «terroristes». A New York, le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a détaillé dans un rapport les défis de la mission destinée à démanteler l'arsenal chimique syrien, qui devrait compter une centaine d'hommes chargés d'«une opération jamais tentée auparavant». «La direction syrienne s'est mise très activement à ce travail et agit de manière très transparente et aide les structures internationales», a déclaré M. Poutine, cité par Ria Novosti en marge du sommet Asie-Pacifique à Bali. «Les doutes sur la réaction adéquate de la direction syrienne à la décision prise sur les armes chimiques ne se sont pas vérifiés», a-t-il ajouté, alors que les experts internationaux et les Etats-Unis ont eux aussi salué hier, la coopération de Damas. «J'espère que ce travail va continuer au même rythme et de la même manière», a insisté M. Poutine, dont le pays, allié du régime syrien, avait été à l'origine en septembre de la proposition de démanteler l'arsenal chimique syrien, écartant in extremis la menace de frappes occidentales après un massacre près de Damas. La destruction de l'arsenal chimique, entamée dimanche, sera délicate : «Il faudra que la mission (…) traverse des lignes de front et dans certains cas des territoires contrôlés par des groupes hostiles, et les près de 1 000 tonnes de produits toxiques à éliminer sont des matières «dangereuses à manier, dangereuses à transporter et dangereuses à détruire», a prévenu M. Ban. Et la présence de ces armes interdites n'est que l'un des facteurs de complexité de ce conflit qui a déjà fait, selon l'Osdh, plus de 115 000 morts depuis mars 2011. M. N.