Décidément, encore un créneau qui ne donne pas de satisfaction lorsqu'il s'agit du bien-être des citoyens. Censé pallier les carences des pouvoirs publics, notamment celles des autorités communales, le mouvement associatif se fait très discret, pour ne pas dire qu'il est cruellement absent. Il est triste de constater que la majorité des associations n'existent que sur les documents officiels et qu'elles sont inopérantes sur le terrain, là où les besoins sont multiples. Notamment ceux de certaines franges de la société. Alors que les familles nécessiteuses en attendent beaucoup, celles-ci sont souvent confrontées à la désillusion face à l'inertie d'associations qui ne font rien pour justifier leur subvention. Les quelques actions enregistrées ça et là servent de trompe-l'œil et ne suffisent même pas à camoufler l'immobilisme d'un mouvement associatif qui s'associe pour d'autres visées. Son immobilisme, il ne s'en soucie pratiquement pas. Encouragé par l'absence des pouvoirs publics, il ne cherche même pas à donner le change. Pourtant, des «âmes charitables» continuent de se bousculer au portillon pour la création, encore et toujours, de nouvelles associations qui s'éclipsent une fois l'agrément obtenu. Rien ne les sort de leur longue hibernation, pas même les catastrophes naturelles. C'est surtout dans ces moments de désarroi que les citoyens espèrent un geste de toutes ces associations qui pullulent dans leur ville, un geste qui ne vient pas. Séismes, inondations, effondrements ne suscitent pas ces élans que l'on voit sous d'autres cieux. Il est malheureux, ou heureux, c'est selon, de relever que c'est plutôt la solidarité entre citoyens qui est agissante, en toutes circonstances. C'est cette solidarité qui se met en avant lorsqu'il s'agit de donner un peu de joie à des familles se trouvant dans le besoin. Ce sont généralement des donateurs particuliers qui pensent à ces familles lors des fêtes de l'Aïd, notamment celle de l'Aïd El Adha. C'est d'ailleurs courant dans notre société, alors que les associations se cachent autant qu'elles peuvent. Sans courir le risque de rendre des comptes pour les subventions qu'elles reçoivent, et qu'elles ne manquent jamais de réclamer en cas de retard. R. M.