Le Mouloudia de Béjaïa (MOB), lanterne rouge de la division 2 de football, est entré depuis sa défaite à domicile contre la JSM Skikda dans une forte zone de turbulences, exacerbée de surcroît par le départ précipité de son entraîneur, Hacene Tallah, et la vraie fausse démission de son président, Zahir Benai. L'équipe (17e, 7 points en 15 matches) a du coup perdu le «cap», peinant à réunir son effectif tant pour les entraînements que pour jouer ses matches et n'arrive plus à avancer dans un championnat très relevé avec des équipes comme le WA Tlemcen, le MC Oran ou le MO Constantine. «A la veille du match contre Mohammadia (0-2), on s'est retrouvés avec une équipe extrêmement réduite aux entraînements, et il a fallu faire du porte-à-porte afin de composer une équipe pour faire le voyage», déplorera un des dirigeants, visiblement dépité par le mauvais sort qui s'est abattu sur le club, et dont la persistance «inquiète de plus en plus». «Sans entraîneur, sans président et avec une équipe démobilisée, franchement, les perspectives sont obscures, surtout lorsqu'on sait que la formation est aux prises avec de sérieuses difficultés de trésorerie», se lamente-t-il, espérant «un miracle pour éviter au club de plonger dans le purgatoire». Bien que ténu, l'espoir reste cependant permis, chaque supporter du club misant en effet sur un sursaut d'orgueil tant des joueurs que du staff dirigeant. «L'urgent est de trouver d'abord un bon entraîneur. Le reste suivra avec», se met-on à rêver à Béjaïa. Les fans du club accordent un grand intérêt à l'option du recrutement de l'ex-entraîneur de l'équipe nationale, Abderrahmane Mehdaoui. Ce dernier aurait été contacté par le club, selon ses dirigeants qui précisent que «les contacts sont en bonne voie». L'autre raison qui permet de garder l'espoir reste la décision du président Benai de convoquer une assemblée générale élective afin de passer le témoin à un successeur, qui n'est autre qu'un ancien candidat malchanceux au poste, Nacer Maouche, un opérateur économique de la région. Benai favorise cette option sous réserve de récupérer préalablement les chèques distribués par ses soins et qui ont servi au recrutement des joueurs. «Je récupère mon dû, ensuite je passe le témoin», répète-t-il à qui veut l'entendre, soulignant néanmoins son incapacité de diriger le club, pour des raisons de santé. Nacer Maouche, pour sa part, se dit prêt à lui succéder sous réserve qu'on ne lui impose pas de conditions. «Dans cette optique, je suis prêt à mettre la main à la poche pour effectuer les recrutements nécessaires mais non pas pour payer des dettes», a-t-il dit lors d'une conférence de presse animée au siège de son entreprise. Depuis, la situation est restée bloquée, chaque partie restant ouverte cependant pour trouver un compromis avant le mercato d'hiver. D'autant que la wilaya et la commune, dans un élan de solidarité, ont décidé de voler au secours du club en augmentant leur contribution financière. L'objectif tant des supporters et amoureux du club que des autorités de la ville étant, bien sûr, de dépasser ces moments difficiles et éviter au club populaire de la ville de Yemma Gouraya d'aller se perdre dans les profondeurs des