De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani La grève des blouses blanches, à laquelle a appelé la coordination nationale des syndicats autonomes de la fonction publique, n'a pas été vraiment suivie à Annaba où la majorité des praticiens a continué à travailler comme d'habitude, ignorant le mouvement enclenché un peu partout à travers le territoire national. Hier, dans tous les hôpitaux de la wilaya, les services fonctionnaient presque normalement et les malades assis sur les bancs attendaient patiemment leur tour, qui pour une consultation qui pour des analyses ou encore pour une orientation. A l'hôpital «Ibn Rochd», l'activité dans tous les services s'est poursuivie et, apparemment, il n'y a pas d'interruption ou de perturbation majeure. Les patients sont pris correctement en charge selon la disponibilité. A «Ibn Sina», l'autre grand hôpital de la ville, à part quelques médecins grévistes, la situation est presque la même. Quelques perturbations sont toutefois à signaler et l'attente des malades dure beaucoup plus du fait de la grève de certains spécialistes. Le service minimum est assuré et les urgences continuent à recevoir les malades et blessés qui affluent de toute la région. A l'hôpital «Dorban», à la clinique pédiatrique Sainte Thérèse, à la clinique ophtalmologique Champ de Mars, celles dentaires des cités Elysa et Saouli Abdelkader, on y enregistre quelques perturbations et des interruptions qui, globalement, ont peu influé sur la bonne marche des services. Ainsi, sur les 373 médecins généralistes, seuls 146 ont répondu au mot d'ordre de grève, 33 médecins spécialistes sur les 110 exerçant au niveau des hôpitaux et cliniques ont débrayé, 6 médecins psychiatres sur les 14 de l'EHS «Errazi», 47 professeurs et docents et 4 maîtres-assistants sur les 300 qui exercent ont fait grève. Ces chiffres montrent à quel point le corps des blouses blanches est désorganisé et divisé. Les arguments développés et les actions entreprises par les syndicats autonomes n'ont pas réussi à mobiliser la majorité des médecins qui ont préféré continuer à travailler même si les revendications portées par la coordination nationale sont jugées légitimes par la corporation. «Il y a trop de syndicats [SNPSSP, SNPDSM, SNMASM et SNAPSY], c'est beaucoup et cela entraîne des frictions et des divisions au sein de la corporation, il fallait regrouper tout le corps dans un même syndicat et se structurer au niveau de tous les établissements hospitaliers pour pouvoir agir et être entendu, autrement tous les mouvements enclenchés ou à venir seront voués à l'échec», nous confie un médecin spécialiste qui a adhéré au mouvement de grève.