Le football national a touché le fond. Jamais une année n'a été aussi tumultueuse que celle qui touche à sa fin. Le championnat algérien de la balle ronde a évolué au rythme des «affaires» et des «scandales» qui ont assombri encore davantage une discipline en régression permanente depuis des années. Rien n'augure, pour l'instant, une année 2009 meilleure. Si l'équipe nationale de football est parvenue, à la dernière minute, au troisième tour qualificatif pour la CAN et le Mondial 2010 –puisqu'elle a dû attendre le résultat de l'autre rencontre du groupe pour être fixée– cela ne signifie nullement que le sport roi va mieux en Algérie. L'ossature de la sélection nationale est composée majoritairement de joueurs formés et évoluant en France ou dans quelques autres pays européens. Même si cela est «normal» en soi, néanmoins, il démontre que notre championnat ne «produit» plus de joueurs de niveau international. La fin de la saison 2007–2008 a été des plus «chaotiques». Outre les accusations de corruption qui fusaient de partout et les scènes de violence qui émaillaient périodiquement les rencontres, l'affaire du RC Kouba a été l'exemple édifiant du degré de déliquescence de notre football. Le club ayant été interdit d'évoluer en division une, malgré son classement, en raison d'une «fausse identité» d'un de ses joueurs, l'«affaire» n'a été «réglée» que sur «injonction» du Tribunal sportif de Lausanne, et ce, après presque six mois de conflit. Le club a, enfin, été admis parmi l'élite, mais avec les préjudices que l'on sait, tant sur lui-même, que sur les autres clubs. Hormis quelques exceptions, comme l'ESS qui a remporté la Ligue arabe des champions, les clubs algériens n'arrivent plus à s'affirmer dans les compétitions internationales d'envergure. Que d'échecs ! Quant à la professionnalisation, la formation ou le bon encadrement, c'est une autre histoire beaucoup plus compliquée… A. A.