Continuer à attendre que l'école française nous forme des joueurs serait une grave erreur. L'affiche JSK-MCA, qui s'est disputée avant-hier au stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou, n'a pas tenu ses promesses, ni été à la hauteur des espérances des supporters des deux équipes et des amateurs du football en général. Disons-le franchement, le niveau de cette partie a été d'une médiocrité inégalable. Ce qui a heurté les milliers de supporters qui avaient fait le déplacement au stade et les téléspectateurs qui ont suivi la rencontre sur le petit écran. Aucune phase de jeu construite, des balles perdues à tout bout de champ, manque de génie et de folie dans le jeu offensif, des erreurs à la pelle… Les 90 minutes ont été un vrai calvaire pour les amoureux du beau football qui ont longtemps regretté leur choix d'avoir suivi cette partie mettant aux prises pourtant les deux plus grosses cylindrées de notre championnat. Un clasico, dites-vous ? Pas de quoi en être fier en tout cas ! En matière de ce qui se fait à l'étranger, on ne devrait plus attribuer ce terme «clasico» à ce genre de parties pas du tout attrayantes qui ne feront que nuire davantage à l'image de ce football algérien (local, il faut bien le préciser) qui touche les profondeurs depuis quelques années maintenant, mais qui semble à présent vouloir aller encore plus bas, creuser pourquoi pas ! Le public sportif algérien a poussé un grand ouf de soulagement à l'issue de la rencontre de pousse-baballe qu'on leur a servie. En effet, tout le monde se demandait quels auraient été le visage et le rendement de la sélection nationale si celle-ci ne renfermait pas des joueurs professionnels évoluant à l'étranger. Est-ce qu'elle aurait été capable de se qualifier en Coupe du monde et finir 4e à la CAN avec uniquement des éléments locaux ? La réponse est sans équivoque, non. Car avec le niveau de jeu d'avant-hier, la plus faible des sélections africaines nous aurait sans doute battus. On ne le redira jamais assez, un grand travail de fond doit être entrepris au sein de nos clubs pour mettre fin à cette mascarade et faire progresser enfin notre football. Continuer à attendre que l'école française nous forme des joueurs serait une grave erreur. Une prise de conscience est plus que nécessaire en ce sens. Saïd Fellak