Photo : Lemili De notre correspondant à Constantine Abdelhamid Lemili Ces deux derniers mois, le téléphérique, entré en exploitation au mois de juin dernier a trop souvent été à l'arrêt, parfois pour plusieurs jours. Des arrêts contraignants, même si l'annonce en a été faite afin de permettre aux usagers habituels de prendre leurs dispositions. Le premier arrêt est passé en douceur dans la mesure où il avait été décidé quelques mois après l'entrée en activité du téléphérique, et les explications données semblaient, par voie de conséquence, non seulement plausibles mais convaincantes puisqu'il s'agissait d'«arrêt pour entretien». Un argument des plus logiques en ce sens qu'il n'était nullement question de mettre en péril la vie de dizaines de personnes au moment du fonctionnement des 32 satellites d'autant plus que ces derniers gravitent en hauteur, «survolant» au passage les gorges du Rhumel. Mais les autres arrêts, même brefs, ont introduit une espèce de suspicion chez les usagers à partir desquels démarrera une rumeur massacrante selon laquelle «le pylône se trouvant à hauteur de l'arrêt intermédiaire du CHU Constantine aurait recommencé à tanguer». Autrement dit, son assise aurait recommencé à poser de sérieux problèmes de stabilité comme cela avait été le cas avant son lancement, ce qui avait justifié le retard dans sa livraison. Pour avoir une idée précise de la situation, nous avons sollicité par téléphone le directeur de l'Entreprise de transport de Constantine (ETC), M. Chelli, afin qu'il nous infirme ou confirmer la version des propos multiples qui circulaient autour de la question. Celui-ci, évidemment, évacuera du revers de la main toutes les rumeurs tout en soulignant que «ces arrêts, qui ne sont d'ailleurs pas aussi fréquents que vous l'affirmez, sont programmés par la société étrangère chargé du contrôle et de la maintenance. Ce sont donc des contrôles tout à fait ordinaires et qui sont ordonnés comme il peut être ordonné de vérifier l'état de toute structure à usage public. Le bureau d'études, c'est son rôle, détient le droit d'émettre des réserves». «Des réserves auraient donc été émises ? Quelles sont-elles ?» avons-nous demandé à M. Chelli qui a préféré écourter notre entretien en nous demandant de passer au bureau où nous pourrions consulter à notre guise les rapports de contrôle de Verital, la société concernée. Or, selon des informations émanant d'un ancien cadre ayant contribué à la réalisation du projet, la réalité serait tout autre : «En fait, Verital a exigé d'être payé pour chaque opération de contrôle qui ne serait pas périodique. En ce sens qu'il y a un cahier des charges et que ces contrôles ne devaient pas se faire à des délais aussi rapprochés. Selon nos informations, Verital aurait exigé 24 milliards de centimes pour un check-up du téléphérique contre la délivrance d'un P-V de conformité définitif. Or si, comme vous l'a affirmé le directeur de l'ETC, il ne s'agirait que de contrôles routiniers réalisés par la société évoquée, est-ce normal qu'un P-V de conformité de longue, voire de moyenne durée ne soit pas délivré ?» En attendant, un court arrêt, il y a trois jours et à un moment d'intempéries (pluie, vent), des usagers ont paniqué alors que les cabines étaient suspendues dans les airs.