De notre correspondant à Constantine Abdelhamid Lemili Incontestablement, à mesure que passent les jours, les semaines et les mois, les Constantinois n'arrêtent pas d'afficher leur satisfaction avec la réalisation du téléphérique. Forcément, ce sont les premiers usagers qui en bénéficient mais ce nouveau moyen de transport a également rendu quelque part service à des milliers d'autres utilisateurs depuis son inauguration. Effectivement, la curiosité a pris la place de la nécessité et bien des habitants de la ville des Ponts, voire des villes limitrophes en font littéralement une sorte de pèlerinage, en ce sens qu'il n'est plus question de rejoindre la ville des Ponts pour disserter seulement sur ce type d'ouvrage. Aujourd'hui, il est beaucoup plus en vogue de dire : «J'ai fait un tour dans le téléphérique, trajet extraordinaire avec une supervision de l'oued Rhummel et ses gorges, la profondeur de l'abîme.» Mais au-delà de la simple balade, ils sont des milliers de bénéficiaires à qui le téléphérique a réellement profité, à l'image des travailleurs du CHU (près de 5 000 agents), des parents de malades hospitalisés et plus particulièrement des habitants de haï Emir Abdelkader, Ziadia, Djebel Ouahch qui ne sont plus otages des transporteurs privés aux voitures déglinguées et véritables tombeaux roulants, des chauffeurs de taxi à l'humeur variable, des clandestins qui peuvent les laisser en rade au cours d'un contrôle de la police de la voie, etc. Comme la réalisation du téléphérique a permis à de nombreux usagers de la route de ne plus s'encombrer de leur véhicule et de ne plus craindre l'absence de lieux de stationnement dans une ville en chantier et où les interdictions se multiplient de jour en jour. Mais ce qui fait le bonheur de la majorité de la population a son revers ailleurs et les victimes en sont les transporteurs toutes natures confondues, contraints de réduire leurs rotations pour ceux officiels et de cesser l'activité pour ceux qui la pratiquent en parallèle ou en appoint à une autre (activité) salariée. En tout état de cause, même si les artères des cités desservies par le téléphérique restent encombrées, il n'en demeure pas moins que leur décongestionnement est palpable à mesure que passe le temps. Après avoir été inquiets, voire indifférents, les Constantinois se sont maintenant rendus à l'évidence et voient en le téléphérique une réalisation dont ils peuvent être fiers, à telle enseigne qu'ils en parlent déjà à leurs invités et autres visiteurs comme un patrimoine de la ville au même titre que les vestiges historico-culturels.