Photo : Riad Par Samira Imadalou Comme ce fut le cas pour les dix premiers mois de l'année, les prix des produits alimentaires ont sensiblement augmenté entre janvier et novembre 2008. D'où la hausse du taux d'inflation qui atteint durant cette période 4,3%, selon l'Office national des statistiques dont les chiffres viennent conforter ceux de la Banque d'Algérie. Ce taux dépasse de 0,1% les prévisions de l'ONS pour toute l'année et de 0,2% celles du gouvernement. L'ONS tablait, en effet, sur un taux de 4,2% pour 2008 alors que le plan d'action du gouvernement, adopté jeudi dernier par l'Assemblée populaire nationale (APN), table sur un taux d'inflation de 4%. Mais ces chiffres pourraient être largement dépassés eu égard à l'augmentation enregistrée ces derniers temps pour les prix des différents produits, principalement ceux alimentaires. Pour cette catégorie de produits, la variation enregistrée du 1er janvier à novembre dernier est de l'ordre de 7,3%, une hausse répartie comme suit : 11,9% pour les produits alimentaires industriels et 2,9% pour les produits agricoles frais. Rien que pour le mois de novembre, le taux d'inflation a connu une évolution de +2,5% par rapport au mois d'octobre (-0,5%), soit une variation mensuelle nettement supérieure à celle relevée le même mois en 2007 (+1%). Cette augmentation s'est traduite, selon l'office, par une hausse des prix des biens alimentaires à hauteur de +4,5%, se distinguant par un relèvement de 10,1% pour les produits agricoles frais contre une baisse de 1,1% pour les prix des produits alimentaires industriels comparativement au mois précédent, en raison d'une baisse des prix des huiles et graisses (-4,4%) et des sucres et produits sucrés (-2,9%). Parallèlement, des accroissements substantiels de prix ont été observés durant le même mois pour certains produits, notamment les viande et abats de mouton (+8%), la viande de poulet (+11,3%), les œufs (+21,8%) et les légumes (18,8%). Ce que les consommateurs ont constaté sur le terrain puisque les prix des produits agricoles n'ont cessé d'augmenter alors que ceux des produits industriels ont baissé, à l'image du sucre et de l'huile. Mais, il faut dire que cette baisse n'est pas ressentie par les consommateurs. Car la courbe est ascendante pour les dix premiers mois de l'année. Cette réduction n'a commencé qu'en novembre alors que la baisse sensible des cours des matières premières sur le marché mondial remonte au mois de juillet pour s'accentuer depuis le début de la crise financière. En d'autres termes, la baisse n'a pas eu d'effet sur les prix en Algérie. La facture alimentaire au cours des onze premiers mois de l'année a également augmenté, faut-il le rappeler. A l'exception de la baisse des prix de la pomme de terre (-25,3%), tous les autres produits du groupe alimentation s'étaient inscrits en hausse entre janvier et novembre 2008, dont essentiellement les huiles et graisses (+40,5%), café, thé et infusion (+28,5%), poissons frais (+18,8%), volaille, lapin et œufs (+14,4 %), fruits (+14%), légumes (+9,2%), lait, fromage et dérivés (+7,1%), pain et céréales (+3,6%). La hausse des produits du groupe s'étend également aux viandes et poissons en conserve (+2,5%), les viande et abats de mouton (+2,2%), les viande et abats de bœuf (+0,5%) et les sucres et produits sucrés (+0,4%). En somme, 2008 aura été marquée par une hausse sensible des prix. Ce qui n'a pas permis aux salariés de «savourer» l'augmentation opérée dans les salaires. Pour rappel, le taux d'inflation enregistré en 2007 est de l'ordre de 3,5%. On table en 2009 sur le même pourcentage. Serait-ce possible au rythme actuel des prix ?