L'année 2008 a été assurément une année chanceuse pour Ahmed Ouyahia. Ecarté des commandes de l'Exécutif en 2006, il dompte son ambition, prend son mal en patience et se consacre à la réorganisation de son parti, le Rassemblement national démocratique (RND). Une mission qu'il assurera d'une main de fer dans un gant de velours avant de se voir propulser sur le devant de la scène à quelques jours du 3e congrès de son parti. Abdelaziz Bouteflika décide, une nouvelle fois, le 23 juin 2008, de remettre les commandes du gouvernement entre les mains de cet énarque chevronné dans les rouages de l'administration algérienne. Ahmed Ouyahia ne pouvait rêver d'un meilleur cadeau pour son 56e anniversaire : rester à la tête de son parti mais aussi avoir les commandes de l'Exécutif. Un fauteuil qu'il a déjà occupé sous la présidence de Liamine Zeroual entre 1995 et 1998 et sous la présidence de Bouteflika entre mai 2003 et mai 2006. Face à une léthargie gouvernementale et à quelques mois de la fin de son mandat, le Président décide de lui renouveler sa confiance. Il le maintient ensuite en tant que Premier ministre au lendemain de l'amendement de la Constitution par les deux chambres du Parlement le 12 novembre dernier. Connu pour sa fermeté, Ouyahia, à qui l'on colle le sobriquet de «l'homme des sales besognes», se voit ainsi mandaté pour accélérer la concrétisation du programme de relance économique quinquennal tracé par le chef de l'Etat. Il est surtout chargé de préparer l'élection présidentielle de 2009. Devant les deux chambres du Parlement où il présente son plan d'action, il affirme sa volonté de parfaire la tâche qui lui a été confiée. Une fois cette formalité terminée, Ouyahia amorcera l'année 2009 en s'attelant à la préparation du scrutin présidentiel. Son parti, en commun accord avec les deux autres alliés, a déjà exprimé le vœu de voir le président sortant accepter d'être le candidat proclamé de sa propre alliance. G. H.