«Le président de la République a émis officiellement le souhait de revoir le texte fondamental le 4 juillet 2006 et il n'a pas changé d'avis, sinon il l'aurait exprimé de la même manière», a affirmé hier le secrétaire général du RND, et non moins chef du gouvernement. La révision de la loi fondamentale aura bel et bien lieu. Le secrétaire général du RND et non moins chef du gouvernement, le confirme. Il persiste et signe. «Le président de la République a émis officiellement le souhait de revoir le texte fondamental le 4 juillet 2006 et il n'a pas changé d'avis, sinon il l'aurait exprimé de la même manière», a déclaré hier Ahmed Ouyahia lors d'une conférence de presse au terme du 3e congrès ordinaire tenu du 25 au 27 juin derniers. Ainsi, s'il y a un parti qui ne cesse d'exhiber son soutien à la révision de la Constitution ces dernières semaines, c'est bel et bien, et concurrence oblige, le Rassemblement national démocratique (RND). Ce dernier a décidé de rendre officiel son appui au président de la République à travers une résolution sanctionnant les travaux de son 3e congrès. Le document a été lu hier, par l'ex-ministre des Moudjahidine, Saïd Abadou. «Soucieux de la poursuite et du parachèvement du processus de redressement national, le congrès déclare que le RND soutiendra activement la réélection du Moudjahid Bouteflika pour un 3e mandat à la Présidence de la République», lit-on dans le document. Rappelant «les importants» chantiers des réformes lancées par notre pays, dans le domaine de la justice, de la gestion de l'Etat ainsi que dans le secteur économique, le parti exprime «sa profonde satisfaction devant la portée des efforts déployés par le Président Bouteflika au service de l'Algérie et de son peuple». Le RND qui a brillé jusqu'à un passé très récent, par son ambiguïté sur la question de la révision constitutionnelle, prend de court ses alliés stratégiques, en l'occurrence le FLN et le MSP, en étant la première formation de l'Alliance à diffuser une résolution de soutien pour un 3e mandat présidentiel pour Abdelaziz Bouteflika. Le RND tente-t-il de rattraper le retard? Loin de là. Le timing est parfaitement choisi et ce pour plusieurs raisons. En effet, la thèse de la présentation par le président de la République du projet portant révision constitutionnelle au Parlement au mois de juillet, se confirme de plus en plus, selon nos sources. Par ailleurs, des cadres influents au RND nous ont confirmé que le report du 3e congrès a été motivé par l'échéance de la révision constitutionnelle. Les parlementaires du parti sont «prêts» à recevoir la copie du Président. Des instructions ont été même données à ces derniers ainsi qu'aux militants de base du parti pour défendre ce projet. Quant aux axes prioritaires de cette révision, Ahmed Ouyahia affirme que son parti n'a pas de propositions: «L'initiative revient au président de la République», estime-t-il. Il souhaite, par ailleurs, que les changements qui seront opérés sur le texte fondamental, consolident les principes fondamentaux du système politique algérien. Est-ce une coïncidence que Ahmed Ouyahia revienne, pour la deuxième fois, à la tête de l'Exécutif à la veille d'un rendez-vous électoral important? Ouyahia est catégorique: «Oui, il s'agit bel et bien d'une coïncidence. Certains, note-t-il, voudraient faire de notre parti une machine électorale. Ce qui est faux. Nous sommes présents sur le terrain, en dehors des échéances électorales. Les résultats des derniers scrutins le prouvent.» Ahmed Ouyahia avait du mal, hier, à se débarrasser de la casquette de chef du gouvernement, lors de la conférence de presse. La première annonce faite en sa qualité de chef de l'Exécutif a trait au programme du gouvernement. Il affirmera dans ce sens qu'il n'ira pas au Parlement pour la simple raison que «le gouvernement continuera à appliquer le même programme. Celui du président de la République.» Et à Ouyahia d'avertir que les priorités de l'Exécutif ne seront plus dictées par «les émeutiers». Sur sa lancée, il annoncera une prochaine réunion avec des directeurs des banques publiques pour discuter des lenteurs affichées lors des octrois de crédits destinés à l'investissement. Aujourd'hui, Ouyahia regroupera son staff à l'occasion du premier Conseil de gouvernement depuis son retour à l'Exécutif pour lui expliciter «l'absence d'harmonie dans la mise en oeuvre de la vision globale du programme du Président». Ouyahia assure que même s'il a son propre avis concernant le dossier des salaires, les décisions prises par son prédécesseur, en concertation avec les partenaire sociaux, ne seront pas remises en cause. Enfin, Ouyahia assure qu'il exercera pleinement ses prérogatives à la tête de l'Exécutif.